Safety - Fondettes (Indre-et-Loire) : Le patron compense la crise avec nos salaires24/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2125.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Safety - Fondettes (Indre-et-Loire) : Le patron compense la crise avec nos salaires

Chez Safety, filiale du groupe suédois Sandvik, fabriquant d'outils coupants qui emploie un peu moins de 300 personnes dans la banlieue de Tours, le chômage partiel se met progressivement en place dans les ateliers.

En fait, c'est depuis le début de l'année que la direction adapte à nos dépens la baisse de production de plaquettes de coupe et de porte-outils liée au carnet de commandes. Elle avait commencé par instaurer des semaines basses dans le cadre de la modulation annuelle du temps de travail et nous imposer de prendre trois semaines de congés payés sur les trois premiers mois de l'année 2009. Maintenant, c'est la mise en place du chômage partiel une semaine sur deux programmé jusqu'à la fin de l'année. D'autre part, à compter du 24 août, les équipes de nuit et de week-end seront supprimées.

Direction et encadrement nous disent bien qu'il faut faire des économies et réduire l'ensemble des coûts, notamment sur les achats. Mais c'est surtout sur la masse salariale que la direction s'ingénie à faire des économies de façon systématique. Pour cela, elle compte bien sûr avec la baisse des cotisations sociales et l'aide publique qui sont liées à la mise en oeuvre du chômage partiel. Mais pas seulement : par exemple, ceux qui travaillent en équipe doivent chômer systématiquement en équipe d'après-midi afin de perdre le bénéfice des primes de panier, soit 65 euros de moins par mois.

Les semaines travaillées en alternance seront des semaines hautes, c'est-à-dire à 40 heures au lieu de 35 heures afin de permettre à Safety de récupérer les semaines basses du début d'année soit une économie de 300 000 euros.

La suppression de l'équipe de nuit se traduira par une perte d'environ 500 euros par mois qui s'ajoutera aux 350 euros perdus avec le chômage partiel, sans compter d'autres incidences sur le salaire : 13e mois, prime d'ancienneté, congés payés, RTT, etc.

Pour nous, ces mesures représentent une baisse d'environ 20 % sur le salaire net, et plus de 37 % au bout du compte pour les travailleurs de nuit. Par contre pour Safety, cela représente une réduction de la masse salariale et des cotisations sociales estimées par la direction à 27 %, soit plus de 3 millions d'euros sur l'année. D'ailleurs dans son budget prévisionnel pour 2009, la direction prévoit un bénéfice net de plus de 2 millions d'euros, en augmentation de près de 20 % par rapport à 2008, et cela malgré une prévision de baisse de plus de 30 % du chiffre d'affaires !

Pour finir, chefs d'atelier et chefs d'équipe se plaignent beaucoup d'une baisse de la productivité. Eh bien, ils mesurent ainsi la montée du mécontentement parmi les travailleurs en production.

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