Lear - Lagny-le-Sec (Oise) : PSA de plus en plus gêné par la grève24/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2125.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lear - Lagny-le-Sec (Oise) : PSA de plus en plus gêné par la grève

Après 13 jours, la grève de Lear ne faiblissait pas, bien au contraire. L'usine est toujours totalement arrêtée et les grévistes continuent de bloquer l'entrée. Du coup la majorité des C2 et C3 continuent de sortir sans siège des chaînes d'Aulnay.

La justice a fini par donner raison à la direction de Lear et autorisé l'évacuation de l'usine. Mais cette décision est suspendue à la décision du préfet qui, pour le moment, ne veut pas envoyer la police contre des grévistes. La direction de Lear s'est même ridiculisée en tentant une opération digne des Pieds Nickelés. Samedi 18 avril, le directeur de l'usine est venu en disant qu'il voulait prendre des sièges. Le comité de grève l'a autorisé. Mais les grévistes se sont aperçus que ce n'était pas quelques sièges, mais un stock de pièces détachées qui était en train d'être mis dans le camion. Ils ont donc tout arrêté. Et le sous-préfet leur a donné raison !

La direction ne sait pas quoi inventer pour impressionner les grévistes et tenter d'entamer leur moral. De temps en temps, elle envoie un camion pour qu'un huissier puisse constater le blocage. Mais les grévistes accueillent régulièrement le camion en chantant joyeusement : « Demi-tour, demi-tour ». Ils s'assoient par terre devant le parking et hurlent à l'huissier : « Les patrons, c'est nous ! »

Ils sortent pour faire connaître leur mouvement. Jeudi 16 avril, ils sont allés devant l'usine d'Aulnay avec des camarades de Sodimatex et de Kuehne Nagel, chantant en direction des ouvriers de PSA : « Bientôt les vacances » et « Sans nous pas de bagnoles ! ».

La grève de Lear est populaire. Lundi 20 avril un passage libre sur le péage de Senlis a permis de recueillir 1 660 euros de soutien en une heure. Elle a bien sûr des répercussions sur l'usine d'Aulnay et commence à embarrasser sérieusement PSA, et pas seulement à cause des voitures qui sortent sans siège. Un mécontentement existe dans l'usine. La direction a programmé une série de journées supplémentaires non payées, en vertu d'un accord qui lui permet de faire récupérer des jours chômés pendant trois ans. Et le 17 avril au soir une centaine d'ouvriers de l'équipe de nuit ont débrayé pendant presque trois heures pour exiger l'annulation des dimanches travaillés, menaçant de remettre ça le lundi. La direction n'a pas pris le risque, convoquant dès le lundi après-midi un Comité d'entreprise exceptionnel où elle annonçait l'annulation des trois dimanches programmés. La direction d'Aulnay ne voulait pas d'une grève à Aulnay, en plus de celle de Lear !

L'embarras de la direction est visible et contribue à rendre la grève de Lear populaire parmi les ouvriers d'Aulnay, dont beaucoup se sont mis à porter des autocollants « Solidarité avec Lear » et « Les samedis et dimanches gratuits, on n'en veut plus ! »

Les travailleurs de Lear ont bien l'intention de continuer leur grève, même si les négociations avec la présence de la direction départementale sont interrompues pour l'instant. Ils ont l'intention d'obtenir des indemnités à hauteur du préjudice qu'ils vont subir.

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