Gaziers, électriciens : Grève et « temps forts » continuent24/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2125.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gaziers, électriciens : Grève et « temps forts » continuent

C'est fin mars que certains secteurs du gaz, petites filiales de GDF-Suez (terminal méthanier et stockage souterrain), se sont mis en grève et ont obtenu des augmentations de salaire et une prime de 1 500 euros. Ensuite, ce sont essentiellement les « bases techniques », qui interviennent dans le cadre de la distribution du gaz et de l'électricité, qui se sont lancés dans des grèves, des débrayages et des journées d'action - des « temps forts » - pour réclamer des augmentations de salaire et refuser l'externalisation au secteur privé.

Ce sont toujours ces « bases techniques » qui bougent le plus, avec des occupations de certaines agences. Toutefois d'autres secteurs, comme des centres d'appels, débrayent également. Lorsque la direction annonce, à l'occasion de telle ou telle journée, qu'il y a 12 % ou 13 % de grévistes, c'est à cela que ça correspond, en sachant que les chiffres sont souvent sous-estimés, comme on a pu le vérifier à plusieurs endroits.

Les fédérations syndicales, essentiellement la CGT toujours majoritaire, accompagnent le mouvement sans chercher à le renforcer, en organisant des « temps forts ». La prochaine étape était une manifestation jeudi 23 avril devant l'Assemblée nationale. Et l'intention des fédérations syndicales semble être que cette situation se prolonge au moins jusqu'au 1er mai.

Dans ce cadre, les directions (car il y en a aujourd'hui plusieurs : EDF mais aussi ERDF et GRDF, etc.) lâchent des primes dont le montant va en augmentant au fil des semaines. Ainsi le personnel de RTE et GRTgaz (pas très nombreux) vient d'obtenir 1 500 euros et celui d'EDF, EDRF et GRDF en est à 500 euros. Il ne s'agit pas d'une augmentation de salaire mais d'une simple prime. Toutefois, pour ceux qui participent aux « temps forts » cela compense à peu près les heures de grève.

Le mécontentement de nombre de grévistes, qui ne se sentent souvent pas vraiment relayés par les directions syndicales, se manifeste par des coupures de gaz et d'électricité, plus ou moins décidées par les travailleurs à la base, que la CGT a choisi d'endosser.

Une campagne hostile des médias a accueilli ces coupures, surtout quand des usagers, voire un hôpital - au groupe électrogène défaillant - en ont été victimes. Pour qu'il y ait vraiment des coupures massives, il faudrait que les centres de production, les centrales nucléaires, se mettent en grève, comme cela avait commencé à se produire en 1995. On n'en est pas là pour le moment.

Aujourd'hui, en plus des coupures, des grévistes ont décidé de pratiquer la mise au tarif heures creuses de certains usagers et de rétablir le courant à des familles qui avaient été coupées pour non-paiement. C'est évidemment beaucoup plus populaire.

Ce qui est certain c'est qu'il y a partout un fort mécontentement, surtout à propos de l'insuffisance des salaires. Et que certains grévistes qui ont arrêté le travail depuis plusieurs jours n'ont pas envie de reprendre sans avoir obtenu quelque chose de sérieux. Le mouvement continue donc.

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