Appel d'Éric Woerth aux fraudeurs du fisc : La France peut être un paradis fiscal24/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2125.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Appel d'Éric Woerth aux fraudeurs du fisc : La France peut être un paradis fiscal

Éric Woerth, ministre du Budget, a lancé un appel aux riches : ceux qui ont placé leur fortune dans des paradis fiscaux afin de se soustraire aux impôts sont incités à rapatrier leurs capitaux en France.

Woerth va mettre en place une « cellule d'accueil » chargée d'offrir aux exilés fiscaux « un service personnalisé et répondant à leurs besoins ». Lors du premier contact, ils pourront discuter avec un conseiller de l'intérêt qu'il peut y avoir à payer ses impôts en France, bien sûr en conservant l'anonymat et sans engagement de leur part. Nul doute que leur seront exposées toutes les mesures prises ces dernières années en faveur des possédants, de la baisse des droits de succession à l'instauration d'un bouclier fiscal. Ensuite, s'ils sont convaincus que le paradis se trouve sur le territoire français, l'administration négociera avec eux les intérêts de retard ainsi que le montant des pénalités qu'ils encourent pour s'être soustraits à l'impôt. Woerth a déjà annoncé que le ministère du Budget évitera de recourir aux poursuites pénales et que les pénalités pourront être réduites selon les situations.

Il y a quand même une limite : il faut que l'argent rapatrié en France ne provienne pas d'activités illégales, criminelles ou terroristes. Mais les services fiscaux, a promis Woerth, seront indulgents envers les fraudeurs « de bonne foi ». Mais qu'est-ce qu'un fraudeur de bonne foi ? Quelqu'un qui croyait que les îles Caïman étaient un département breton ?

En tout cas, ceux qui ont bâti leur fortune sur l'exploitation des travailleurs et qui, pour l'accroître, augmentent le nombre de chômeurs, seront les bienvenus, leur argent n'est pas considéré comme sale.

Ce n'est certes pas la première fois que le gouvernement accorde des facilités aux fraudeurs. À peu près chaque année, il leur lance des appels du pied, sans grand résultat cependant. Mais comme Sarkozy est parti en croisade contre les paradis fiscaux et veut jouer les Monsieur Propre de la finance, ce geste tombe à pic.

Les petits contribuables, eux, qui ont un retard de quelques jours dans le paiement de leurs impôts, continueront comme par le passé à être pénalisés de 10 %.

Partager