Agglomération de Montargis : Les patrons licencient ou mettent au chômage partiel pour sauvegarder leurs profits24/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2125.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Agglomération de Montargis : Les patrons licencient ou mettent au chômage partiel pour sauvegarder leurs profits

Avec ses trois plus grosses usines qui sont des sous-traitants de l'automobile, la région de Montargis, dans le Loiret, subit de plein fouet la politique des patrons visant à faire payer la crise aux travailleurs.

Après avoir licencié pratiquement tous leurs intérimaires, ces entreprises soit vont fermer, soit licencient une partie de leurs travailleurs, soit recourent massivement au chômage partiel.

ThyssenKrupp, qui fabrique des portières de voiture, et qui l'an dernier employait encore 600 travailleurs, va fermer en 2010. Il y a quelques mois, une grève avait permis aux travailleurs de l'entreprise d'obtenir des indemnités de licenciement plus importantes.

À l'usine Faurecia de Nogent-sur-Vernisson, où sont fabriquées des armatures de sièges auto, la fermeture du centre de recherche l'an dernier a fait disparaître 130 emplois. Aujourd'hui, ce sont les travailleurs de production qui connaissent le chômage partiel.

Enfin, chez Hutchinson, principal employeur de l'agglomération montargoise (1 300 travailleurs), où sont produits des durits et joints de portière en caoutchouc, le chômage partiel dure depuis maintenant sept mois. Après s'être vu voler tous leurs congés, les travailleurs doivent faire face à des baisses de salaire pouvant aller jusqu'à 300 à 400 euros, pour des salaires déjà pas bien élevés. Au mois de mai, un secteur entier de l'usine ne travaillera pas du tout. Mais tous ont remarqué que dans les périodes où ils sont là, on leur demande de travailler davantage, de faire des stocks, justement en prévision des périodes de chômage. On a même demandé à certains de venir travailler les samedi et dimanche de Pâques, alors qu'ils étaient au chômage la semaine suivante !

Faisant figure d'exception pour l'agglomération, Sanofi-Aventis annonçait le mois dernier à grand renfort d'articles de presse la création de 60 emplois sur son site d'Amilly. Mais on apprenait aussitôt après qu'il s'agissait d'une relocalisation suite à des centaines de licenciements et des fermetures d'usine par le groupe en Espagne et en France.

Ce qui choque le plus, c'est que ces licenciements et le recours au chômage partiel sont le fait de groupes dont les profits augmentent chaque année. Pour ThyssenKrupp, 3 milliards de bénéfices en 2008 et des dividendes en augmentation de 30 %. Hutchinson, qui fournit PSA et Renault, appartient au groupe Total et lui a versé l'an dernier 120 millions au seul titre de dividendes aux actionnaires.

Quelques jours seulement après l'annonce des 14 milliards de bénéfices réalisés par Total l'année passée, l'annonce par la direction d'Hutchinson Châlette de la quasi-suppression de la prime d'intéressement (réduite à 20 euros au lieu de 498 euros l'année d'avant) provoquait deux jours de grève et entraînait le rétablissement de l'essentiel de cette prime. Peu de temps avant, les travailleurs avaient exprimé leur mécontentement en se retrouvant à plus de 350 des différentes usines Hutchinson devant le siège parisien de l'entreprise.

De plus en plus nombreux sont en effet ceux qui prennent conscience que la crise ne frappe pas de la même façon patrons et travailleurs, que les premiers font en sorte de maintenir leurs profits en aggravant les conditions de vie et de travail des seconds. Les travailleurs des entreprises citées étaient présents en nombre dans les manifestations du 29 janvier et du 19 mars, et ils n'ont pas dit leur dernier mot.

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