Israël : Les travaillistes vont gouverner à la remorque de la droite et l'extrême droite03/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2122.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Les travaillistes vont gouverner à la remorque de la droite et l'extrême droite

Après quelques « fermes » refus et deux semaines de tergiversations, l'ancien ministre travailliste de la Défense, Ehoud Barak, a accepté de rejoindre un gouvernement formé par le vainqueur des élections, Benjamin Netanyahou, chef du parti de droite Likoud.

Présenté à l'investiture de la Knesset, le parlement israélien, ce gouvernement sera formé d'une coalition très conservatrice et regroupera, outre le Likoud, des membres du mouvement ultranationaliste Israël Beitenou (Notre Maison Israël), dont le chef Lieberman occuperait le poste des Affaires étrangères, et des représentants du parti religieux Shas.

N'ayant obtenu que treize sièges sur 120 aux élections législatives, le parti travailliste a approuvé la décision d'Ehoud Barak, qui prétend agir au nom de « l'intérêt supérieur de l'État » et vouloir « faire contrepoids à l'extrême droite », qui, soit dit en passant, a remporté plus de sièges que les amis de Barak. Des voix se sont néanmoins élevées au sein du parti travailliste contre cette alliance peu ragoûtante.

Mais il semblerait que Barak, contrairement au calcul fait par l'ex-candidate de Kadima, Tsipi Livni, craint moins la puante combine gouvernementale que sa disparition de la scène politique.

Parmi les couleuvres qu'il devra avaler, Barak devra prendre position sur l'accord conclu entre Netanyahou et Lieberman au sujet de trois mille nouveaux logements de la colonie de Cisjordanie Maaleh Adounim. Ce projet viserait à implanter des colons dans une zone qui couperait toute continuité territoriale entre Jérusalem Est et Ramallah et accentuerait encore l'éclatement des territoires palestiniens.

Par ailleurs, la Cour suprême vient de suivre la Knesset qui a voté une loi odieuse, selon laquelle la femme d'un citoyen israélien n'est pas autorisée à le rejoindre en Israël si elle vit dans les territoires palestiniens occupés ou dans un pays arabe considéré comme « hostile ». Des Israéliens juifs et arabes ayant fait appel à la Cour suprême au nom de l'égalité supposée de tous les citoyens, il leur fut répondu par les juristes que « l'État d'Israël est en guerre avec le peuple palestinien, peuple contre peuple, groupe contre groupe ». Ce n'est pas nouveau, mais au moins c'est dit clairement et gageons que ce qui reste de la prétendue gauche travailliste n'aura aucun mal à justifier cela, elle qui a posé les fondements de cet État raciste bâti sur la dépossession de la population palestinienne.

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