Caterpillar Grenoble-Echirolles (Isère) : En grève03/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2122.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caterpillar Grenoble-Echirolles (Isère) : En grève

Cela fait maintenant deux semaines que les ouvriers de Caterpillar à Grenoble et Echirolles (2 500 salariés sur les deux sites) protestent contre le plan de 733 suppressions d'emplois.

Mercredi 18 mars au soir, les négociations traînant en longueur, la direction qui s'était barricadée avec vigiles et chiens de l'usine a dû battre en retraite si précipitamment que le directeur en a perdu sa chaussure. On le surnomme depuis « Cendrillon ».

Une semaine plus tard, le 25, à l'appel de l'intersyndicale, une assemblée a rassemblé plus de 600 salariés. Si pour beaucoup empêcher les licenciements semble impossible, tout le monde a bien conscience qu'une multinationale comme Caterpillar, qui fait 3,5 milliards de dollars de profits, peut verser des indemnités conséquentes à ceux qui partent. Les travailleurs réclament donc pour les licenciés 30 000 euros pour tous et trois mois de salaire par année d'ancienneté. Ils refusent l'annualisation du temps de travail et la remise en cause des acquis pour ceux qui resteront.

Vendredi 27 mars, le maire de Grenoble Michel Destot accompagné du député de la circonscription, PS comme lui, est enfin venu apporter son soutien aux salariés chez Caterpillar. Sous les applaudissements, ils ont été propulsés en tête de manifestation et conduits sous les fenêtres de la direction... où ils ne sont pas restés longtemps.

En fin de journée, les travailleurs étaient encore une centaine à envahir le conseil de la Métro (la communauté d'agglomération grenobloise).

Finalement cette mobilisation, dont la presse et les médias locaux se sont largement fait l'écho a amené une augmentation de 37 % de l'enveloppe globale pour l'indemnisation des licenciements. Après ce premier succès encourageant, le lundi 30 mars, jour de reprise du travail, les plus mobilisés se sont adressés aux équipes du matin. À l'exception d'une partie des salariés des bureaux, la grève a été quasi totale et les ateliers ont été occupés dans les deux usines. Les équipes d'après-midi s'y mettaient à leur tour.

La grève a continué le mardi 31 mars et, pour faire pression sur la direction, les travailleurs ont bloqué dans son bureau le directeur de l'usine de Grenoble et trois autres cadres. Ils ont été libérés mercredi 1er avril. Le même jour Sarkozy annonçait qu'il voulait « sauver le site ». Au moment où l'aciérie de Gandrange ferme définitivement, alors que Sarkozy avait aussi promis de la sauver, ces déclarations ne peuvent que laisser rêveurs. En tout cas, ces promesses n'ont pas arrêté la mobilisation des travailleurs de Caterpillar qui n'ont pas dit leur dernier mot devant le refus de la direction de prendre leurs revendications en compte.

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