Caisses d'allocations familiales : La chasse à... 0,05 % de fraudeurs03/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2122.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisses d'allocations familiales : La chasse à... 0,05 % de fraudeurs

Les Caisses d'allocations familiales (CAF) sont en panne depuis plusieurs semaines. Dans plusieurs endroits (Seine-Saint-Denis, Bouches-du-Rhône) des guichets d'accueil ont dû être fermés. Et tout le personnel, avec parfois des heures supplémentaires obligatoires, s'est trouvé mobilisé pour traiter les innombrables dossiers en souffrance.

À l'origine de cette situation désastreuse, qui pénalise gravement des gens souvent très pauvres pouvant difficilement vivre sans prestations sociales, il y a un manque chronique de personnel depuis des années. Une situation qui laisse en permanence les CAF « la tête juste au-dessus de l'eau ».

Mais il y a en plus la décision du pouvoir de faire la chasse aux fraudeurs. Pour Sarkozy et consorts, les allocataires, la plupart du temps pauvres, sont des fraudeurs en puissance. D'où l'idée de croiser les fichiers des CAF et ceux des impôts (certaines allocations, comme l'APL, dépendent des revenus). L'ennui, c'est qu'il existe une foule de raisons qui entraînent des différences. Notamment le fait que ceux qui ne payent pas d'impôts ne remplissent souvent pas leur déclaration de revenus. Cela amène une masse de courrier, de coups de téléphone, de visites de vérification qui conduisent à la paralysie du système.

Il y a certes des fraudeurs. Ainsi en 2006 la Caisse nationale d'allocations familiales annonçait que, pour 40 millions d'opérations de contrôle effectuées (contre 30 millions l'année précédente), elle avait détecté 3 654 malversations, avec un préjudice de 35,1 millions d'euros. Comparé aux 64 milliards de prestations versées, cela représente 0,05 % du total.

Les banquiers, eux, n'ont pas « fraudé » de seulement 0,05 %, mettant toute l'économie en péril. Mais Sarkozy ne les a pas considérés comme des fraudeurs à qui on coupe les ressources. Au contraire, il les arrose de milliards.

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