320 000 chômeurs attribués par lots au secteur privé03/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2122.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

320 000 chômeurs attribués par lots au secteur privé

Cela fait longtemps que des firmes privées utilisent des entreprises elles aussi privées pour procéder au reclassement (souvent plus ou moins bidon) de personnels licenciés. Depuis 2005, l'État avait décidé d'en faire autant, à relativement petite échelle, en confiant le sort de 46 000 demandeurs d'emploi à plusieurs cabinets privés (Adecco, Altedia, etc.).

Mais cette fois, on va passer à la vitesse supérieure. Pour une durée de trois ans, ce seront 320 000 chômeurs, dont 150 000 licenciés économiques et 150 000 considérés comme étant « en difficulté », qui vont leur être attribués. Il y a en principe une certaine « obligation de résultat ».

Si un chômeur est embauché avec un contrat d'un an au moins, l'entreprise de reclassement recevra environ 3 500 euros. Mais cette somme se décompose en trois parties : un tiers lors de la prise en charge, un second tiers si le chômeur obtient un contrat de plus de six mois, et le dernier tiers s'il est toujours au travail au bout d'un an.

Imaginons qu'un seul employé d'une de ces entreprises, durant un mois de démarches, prenne en charge par exemple dix chômeurs et décroche deux contrats de travail de six mois, cela ferait gagner 14 000 euros à l'entreprise. Somme dont il faut enlever le salaire mensuel de l'employé. Le reste sera pour l'officine de placement : un sacré pactole en perspective !

L'État prévoit que la dépense coûtera 100 millions d'euros cette année et 200 millions d'euros les années suivantes. Une (grosse) goutte d'eau dans l'océan des dépenses, qui ne créera pas un emploi de plus mais permettra à quelques patrons de gagner de l'argent sur la détresse des chômeurs.

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