Stealcase - Bas-Rhin : Le 19 dans la rue... et le 20 on a continué !25/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2121.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stealcase - Bas-Rhin : Le 19 dans la rue... et le 20 on a continué !

« Le 20, on continue », c'est ce qu'ont décidé près de 200 ouvriers de Stealcase, connu longtemps sous le nom de Strafor, à Strasbourg, qui fabriquent du mobilier de bureau, quand la direction a annoncé le mercredi 18 la suppression de 106 postes des trois unités de production (Marlenheim, Wisches et Rosheim).

Les réactions ne se sont pas fait attendre. À l'usine de Marlenheim, la quasi-totalité du personnel en équipe d'après-midi le mercredi a débrayé et a manifesté sa colère et son écoeurement devant la presse alertée par des militants syndicalistes. Il en a été de même à Wisches. L'autre équipe, le lendemain matin, a remis cela.

Les travailleurs sont particulièrement en colère contre cette attaque. Une semaine auparavant on leur avait annoncé du chômage partiel. Ils étaient d'autant plus remontés que depuis plusieurs années les conditions de travail se sont aggravées avec des suppressions de personnel importantes. À l'heure actuelle, des travailleurs doivent tenir trois postes. Beaucoup sont cassés, abîmés par le travail. C'est le prix qu'ils paient pour que la direction de Stealcase et les actionnaires engrangent 46 millions de profits en 2008.

Il a donc été proposé aux ouvriers des trois usines concernées par les suppressions de postes de se retrouver le 20 au matin devant le siège de l'entreprise qui se trouve à Schiltigheim dans la banlieue de Strasbourg.

C'est donc à environ 200 que les salariés des trois sites (ils sont à peu près 550 éclatés dans trois usines dispersées dans le Bas-Rhin depuis que l'usine de Strasbourg-Koenisgshoffen a été progressivement démantelée avec au passage des plans de licenciement) se sont retrouvés devant le siège. Ils étaient accompagnés et soutenus par des ouvriers d'autres entreprises et notamment de General Motors, qui subissent depuis le début de l'année du chômage partiel.

Devant le nombre de manifestants et la présence de la presse, la direction a fait dire qu'elle allait recevoir une délégation. Ce que les militants syndicalistes CFDT et CGT les plus déterminés ont refusé : ils ont demandé à la direction de venir s'expliquer devant les travailleurs réunis. Comme il n'y avait pas de réponse et que devant la porte il faisait froid, les travailleurs se sont invités dans les bureaux jusque devant la porte de la direction.

Environ une centaine de travailleurs ont donc fait une visite guidée de bureaux très confortables où travaillent les employés du siège et les cadres de la direction. C'est en scandant à la sono « GM-Stealcase même combat » que nous avons parcouru une partie du bâtiment. C'était un gentil chahut devant les employés plutôt conciliants puisque, parmi les 106 postes supprimés, 14 concernent le siège. Les militants syndicaux ont pris la parole à deux reprises à l'intérieur puis à l'extérieur. Là, le représentant au comité d'entreprise a cité un passage d'un courrier de la direction aux membres du comité dans lequel elle écrit textuellement que « dans la tourmente actuelle elle tiendra ses objectifs » dont le premier est de « maintenir à 12 % les dividendes des actionnaires ». Ensuite un ouvrier de GM a expliqué la raison de la présence d'une petite dizaine d'entre eux avec les travailleurs de Stealcase : il allait falloir continuer à se regrouper, tous les travailleurs ensemble, comme aux Antilles, pour empêcher patronat et gouvernement de plonger les travailleurs dans la misère. Ces interventions ont été très applaudies.

Finalement, les ouvriers de Stealcase ont voté pour qu'une délégation aille voir la direction avec une seule revendication : zéro licenciement. Ce qui a été fait. Ils ont repris le travail lundi 23 mars, mais la colère n'est pas retombée et ils n'ont pas l'intention de laisser passer ces licenciements sans rien faire.

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