Heuliez - Cerizay (Deux-Sèvres) : Sauver les profits ou les emplois ?25/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2121.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Heuliez - Cerizay (Deux-Sèvres) : Sauver les profits ou les emplois ?

Heuliez, constructeur automobile français qui produit des voitures en petite série, risque de se déclarer en cessation de payement dès la fin avril et de licencier ses 1 014 salariés de Cerizay dans les Deux-Sèvres.

D'après Luc Châtel, secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, le gouvernement serait décidé à « se battre pour éviter la liquidation de l'entreprise ». De Ségolène Royal, présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes à Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, tous les ténors politiques de la région sont venus apporter leur soutien à la famille Queveau, propriétaire de Heuliez, dans ses démarches pour obtenir des financements de l'État. Tous, la main sur le coeur, ont vanté les mérites de cette société de taille moyenne, à la pointe de l'innovation, notamment dans le domaine des véhicules électriques.

Ségolène Royal s'est étonnée que le FSI (Fonds stratégique d'investissement) - créé en octobre 2008 pour aider les entreprises en difficulté et qui dispose d'un budget de 20 milliards d'euros - ait refusé les 10 millions qui auraient permis de boucler le « plan de sauvetage » de 45 millions mis en place avec des fonds de la Région, de banques et d'un fonds d'investissement. Elle a sous-entendu que ce refus pourrait s'expliquer par le fait que Bolloré, industriel et ami de Sarkozy, développe lui aussi un véhicule électrique et verrait sans déplaisir la faillite d'un concurrent. Depuis, Christine Lagarde a annoncé que les 10 millions seraient accordés mais pas par le biais du FSI.

Raffarin annonce, lui, que Sarkozy « s'est saisi personnellement du dossier » et fera « très prochainement des propositions ». On ne sait encore rien de celles-ci mais on se rappelle encore de celles qu'il avait faites aux travailleurs d'Arcelor-Mittal...

En tout cas pour le moment, les promesses de financement et d'aide ne dépassent pas le niveau des déclarations d'intention, alors que le patron est déjà passé aux actes, en mettant au chômage partiel les travailleurs pendant un tiers de leur temps de travail, ce qui diminue largement leurs salaires.

Aujourd'hui la famille Queveau n'a de cesse de réclamer des millions d'euros à l'État, c'est-à-dire aux contribuables, pour éviter le dépôt de bilan. Mais il n'est pas question pour elle de prendre sur les profits accumulés depuis des années sur le dos des travailleurs d'Heuliez. Alors, même si le patron obtient de l'État ou de la Région les millions qu'il demande et renonce ainsi pour le moment au dépôt de bilan, rien ne sera réglé pour les travailleurs. Il faut imposer avant tout, chez Heuliez et partout ailleurs, l'interdiction des licenciements et le maintien intégral du salaire.

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