Guadeloupe : La lutte continue pour l'application de l'accord sur les deux cents euros25/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2121.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : La lutte continue pour l'application de l'accord sur les deux cents euros

Beaucoup de patrons qui jusque-là refusaient de signer l'accord interprofessionnel Jacques Bino, notamment sur les 200 euros d'augmentation pour les salaires les plus bas, ont fini par signer sous la pression des grèves, même après la suspension de la grève générale.

Les plus tenaces ont fini par céder encore cette semaine, comme par exemple les patrons des locations de voiture de l'aéroport Pôle caraïbe. En particulier, ceux des deux groupes békés les plus importants de l'île : le groupe Hayot et le groupe Loret ont signé. Seul le patron de Sixt s'entête encore... sans doute pour quelques heures ou quelques jours.

Toujours sur le site de l'aéroport, les employés d'Air Antilles express, petite compagnie régionale, ont arraché la signature des patrons après plusieurs heures de blocage de la compagnie par les grévistes. À l'aéroport, toujours les patrons d'EHM (express handling) ont signé sous la pression des grévistes, ceux-ci ayant tout bloqué, y compris les comptoirs d'enregistrement. Des bousculades ont eu lieu avec les forces de l'ordre et une déléguée du personnel a été blessée par un coup de matraque au niveau de l'oeil. Et c'est la détermination des grévistes qui affirmaient qu'ils resteraient en grève des mois s'il le faut qui l'a emporté.

Toutefois un certain nombre de patrons récalcitrants et revanchards refusent toujours de signer l'accord. Conséquences : les travailleurs de la CTM (centrale thermique du Moule) et de la centrale diesel de Jarry sont aussi en grève. Au Moule, l'arrêt de la CTM bloque de fait l'usine à sucre de Gardel qui dépend essentiellement de la centrale thermique pour démarrer le broyage des cannes et la récolte sucrière. L'EDF procède donc à d'importants délestages tournants dans toute l'île, n'étant plus relayée par les deux centrales d'appoint.

Dans quelques hôtels encore, certains patrons font de la résistance, notamment Nicolas Vion, patron de combat, président du groupement des hôteliers qui s'est toujours montré farouchement hostile aux travailleurs et au mouvement.

Dans certaines petites structures comme par exemple les pharmacies où pourtant se nichent des « pwofitasyons » non négligeables, les pharmaciens refusent pour l'instant de céder. Leur syndicat est adhérent au Medef qui n'a pas signé l'accord. Mais les employés commencent à se défendre et veulent se faire entendre en s'organisant plus largement.

Tous ces gens, petits et plus gros patrons, tentent de gagner du temps pour attendre les dispositions de l'extension légale de l'accord par le gouvernement. Le ministre Brice Hortefeux a repoussé l'extension possible à deux semaines encore. Cela laisse donc encore aux travailleurs le temps d'obtenir l'application sur le terrain par la grève et la mobilisation. Tous sentent bien qu'il faut faire appliquer l'accord par les patrons le plus vite possible avant ces dispositions de l'extension dont la teneur reste hypothétique. D'où les grèves importantes, passées, présentes et à venir de cette période post-grève générale.

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