Un tribunal saisit les comptes d'Omar Bongo en France : Les agissements d'un protégé de l'impérialisme français04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Un tribunal saisit les comptes d'Omar Bongo en France : Les agissements d'un protégé de l'impérialisme français

La cour d'appel de Bordeaux vient de saisir les comptes bancaires du président du Gabon, Omar Bongo. Il s'agit de l'épilogue, sans doute provisoire, d'une rocambolesque affaire, qui éclaire une fois de plus les turpitudes d'un président-dictateur choyé par l'État français.

Au départ, il y a une douzaine d'années, un patron français de pêcheries installé au Gabon avait vendu sa société à des membres de la famille de Bongo. Après quelque temps les acquéreurs, estimant que cette opération ne leur convenait plus, ont demandé au vendeur de l'annuler et de les rembourser. Ce dernier refusant, il fut alors poursuivi pour escroquerie par un tribunal gabonais qui l'a fait jeter en prison. Le juge de ce tribunal était un neveu de Bongo.

En fin de compte ce fut le fils du patron français qui parvint à faire libérer son père, en 1996, moyennant le versement d'un chèque de 300 millions de francs CFA (437 000 euros) à l'ordre d'Omar Bongo.

Depuis ce temps-là le patron lésé réclame justice, c'est-à-dire la restitution de la rançon augmentée des intérêts, et en fin de compte, ô miracle, un tribunal a accepté de lui donner raison. Et comme Bongo possède des comptes bancaires en France, sans compter une ribambelle de biens immobiliers, il est facile de s'en saisir.

L'affaire en restera-t-elle là ? Bongo acceptera-t-il la sentence sans réagir ? On peut en douter. Il faut rappeler que cet ancien sous-officier de l'armée française, qui règne sans partage sur le Gabon depuis un peu plus de quarante ans, est le plus ancien dictateur de l'Afrique. Bongo a été reçu avec les honneurs par tous les présidents français successifs : de Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, Mitterrand, Chirac et enfin Sarkozy. Après l'élection de celui-ci, la moitié des membres de son gouvernement, dont Kouchner, Bachelot, Morin, etc., se sont prêtés à une réception avec Bongo.

Le président du Gabon a donné son résumé des relations franco-africaines, qui fait allusion au pétrole de son pays : « L'Afrique sans la France, c'est la voiture sans le chauffeur. La France sans l'Afrique, c'est une voiture sans carburant ». Autrement dit, c'est « Je te tiens, tu me tiens ». On le vérifiera sans doute rapidement.

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