Le seul moyen de faire reculer patronat et gouvernement : La grève générale04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Le seul moyen de faire reculer patronat et gouvernement : La grève générale

Les charlatans qui nous gouvernent répétaient encore il y a quelques jours qu'ils tablaient pour l'année en cours sur la croissance économique, faible certes, mais croissance quand même. Eh bien, non, ce n'est pas une progression mais un franc recul, le pire depuis 1945 ! Du coup, le gouvernement le reconnaît, mais en ajoutant que c'est encore pire chez les voisins.

C'est à voir, tant ils mentent comme des arracheurs de dents ! Mais, de toute façon, qu'est-ce que cela peut faire ce « moins pire que pire », pour les dizaines de milliers de licenciés qui sont venus s'ajouter à ceux qui sont au chômage depuis plus longtemps ? Qu'est-ce que cela peut faire pour les intérimaires mis à la porte sans même qu'ils soient comptabilisés comme licenciés ? Ou pour les travailleurs des entreprises sous-traitantes sur lesquelles les grandes entreprises de l'automobile rejettent leurs problèmes ? Qu'est-ce que cela peut faire pour les 1 100 travailleurs de Continental à Clairoix, dans l'Oise, menacés de la fermeture complète de leur usine ?

La crise est mondiale, répètent tous les dirigeants du monde, en manière d'excuse. Oh, le constat est incontestable ! Même la plus puissante économie du monde, les États-Unis, chancelle. Après la crise financière qui a ébranlé ses banques, voila la production industrielle qui s'effondre !

Et c'est pire encore dans les pays d'Europe de l'Est, menacés tout à la fois d'un effondrement de leur production et d'une faillite bancaire généralisée. Une faillite qui se répercutera en retour sur les banques d'Europe occidentale, propriétaires de la plupart des banques d'Europe de l'Est.

Alors oui, la crise est mondiale ! Les dirigeants politiques des pays capitalistes ne peuvent manifestement pas l'arrêter. Ils sont même incapables, un jour, de prévoir de quoi sera fait le lendemain.

Le capitalisme, c'est un système économique qui n'est pas seulement injuste, parce que basé sur l'exploitation. Il est de plus incontrôlable, imprévisible, même pour ceux qui le dirigent et en profitent.

Mais ce qui n'est pas inévitable, c'est que les maîtres de l'économie, responsables de la crise, les groupes industriels et bancaires, parviennent à sauver leur mise, voire continuent à s'enrichir avec l'aide des États, au détriment des classes populaires.

On ne peut pas compter sur les gouvernements, même seulement pour répartir un peu les sacrifices entre la classe capitaliste et les salariés. Ils sont corps et âme au service de la bourgeoisie possédante. Si les travailleurs ne veulent pas payer les frais de la crise, il faut qu'ils imposent les revendications indispensables pour ne pas être poussés vers la misère et la déchéance.

La diminution de la production, par exemple, est un effet de la crise. Mais, en revanche, les licenciements peuvent être empêchés en imposant la répartition du travail entre tous, sans diminution des salaires. Il y a de l'argent pour financer cela, à condition d'imposer que les profits présents ou passés soient consacrés à maintenir les emplois et à augmenter les salaires, plutôt qu'à être distribués en dividendes aux actionnaires.

La grève générale en Guadeloupe et en Martinique montre qu'il faut beaucoup de courage et de détermination pour faire reculer le patronat et le gouvernement. Mais il n'y a pas d'autre voie. Le patronat ne lâchera rien sans être contraint et forcé. Il ne lâchera rien, sauf s'il craint de perdre bien plus que cela lui coûterait de satisfaire les revendications vitales du monde du travail, destinées à préserver l'emploi et le pouvoir d'achat.

Il serait utopique de croire qu'il est possible d'imposer cela au patronat et au gouvernement sans une grève générale illimitée, jusqu'à satisfaction des revendications avancées.

La journée de grève et de manifestation proposée par les directions syndicales pour le 19 mars ne sera considérée comme une menace par ceux qui dirigent l'économie et l'État qu'à condition qu'elle soit une nouvelle étape dans la mobilisation.

Le 19 mars doit être un succès, mais il faut surtout qu'il soit un tremplin pour des grèves de plus en plus massives, jusqu'à ce qu'elles se rejoignent dans la grève générale.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 2 mars

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