Guadeloupe : Les premiers succès de la grève04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : Les premiers succès de la grève

La grève générale déclenchée le mardi 20 janvier 2009 a secoué la société guadeloupéenne. L'offensive de la classe des travailleurs salariés a aussitôt attiré des milliers de pauvres, de chômeurs, de Rmistes, d'handicapés, de femmes à domicile, de retraités. C'est un immense mouvement social qui a soulevé jusqu'au plus profond le peuple de Guadeloupe. Toutes les revendications, tous les désirs de justice, de vérité, de correction des inégalités, c'est tout cela qui s'est exprimé dans de grandes manifestations. On a vu des dizaines de milliers de travailleurs, de jeunes, de femmes dans les rues des villes de Guadeloupe.

Face à ce raz-de-marée populaire, le patronat et particulièrement les gros patrons ont tenté toutes sortes de manoeuvres. Ils ont fait durer les négociations pour jouer le pourrissement de la grève ; ils ont repris la parole donnée, ils ont joué les victimes ne pouvant pas payer les 200 euros ! Mais la grève a tenu bon, le mouvement populaire a tenu bon !

Malgré les difficultés d'approvisionnement, de circulation, malgré la répression sur les barrages, malgré trois victimes, conséquences de l'entêtement du patronat qui faisait durer la grève, le grand mouvement impulsé par LKP est arrivé aujourd'hui à un point décisif.

Les 200 euros

Pour l'instant 15 700 travailleurs, ceux qui gagnent au maximum 1,4 smic, sont assurés d'obtenir 200 euros et 45 000 sont assurés d'obtenir au moins 100 euros. Mais ça ne fait pas encore le compte.

Même si le Medef n'a pas signé l'accord sur les 200 euros aux côtés d'autres organisations patronales, car les travailleurs ont bien l'intention de rendre obligatoire l'application de cet accord sur les 200 euros dans toutes les entreprises de Guadeloupe.

Les travailleurs qui viennent de mener une grève de plus d'un mois n'accepteront jamais qu'aucune entreprise (Medef ou pas Medef) refuse d'appliquer les 200 euros.

D'autres points arrachés

C'est le cas pour le problème de la baisse des prix (qui est encore en cours de discussion), du gel de la hausse des loyers au remboursement des sommes indues touchées par la Sara, filiale de Total ayant le monopole du carburant, la nomination des dix-neuf enseignants sur des postes vacants, la nouvelle baisse du prix des carburants, etc.

D'autres revendications sont encore en discussion concernant les transports, les agriculteurs, les pêcheurs, etc.

Mais même lorsque la grève générale en tant que telle sera suspendue, bon nombre de travailleurs resteront mobilisés pour intervenir si nécessaire pour appuyer les négociations en cours.

C'est aussi cela l'acquis de ce mouvement. Les travailleurs ont montré qu'au sein de la population existait une grande force. Elle pourra peser sur la résolution de tous les conflits sociaux.

Aujourd'hui, tout travailleur dans son entreprise peut se réclamer de cette mobilisation, peut faire appel aux syndicats présents dans le LKP pour faire cesser les injustices qui le touchent dans son travail, dans son cadre de vie (logement, EDF, eau courante, etc.). La force collective qui s'est exprimée depuis le début de la grève peut imposer le respect de leurs intérêts et de leurs revendications.

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