UBS et le fisc américain : Il n'y a pas qu'en Suisse que les banques sont discrètes25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

UBS et le fisc américain : Il n'y a pas qu'en Suisse que les banques sont discrètes

La plus importante banque suisse, UBS, a livré à la justice américaine le nom d'environ 250 clients qu'elle aidait à échapper au fisc aux États-Unis et a versé 780 millions de dollars de pénalités. Mais le lendemain de cet accord, un juge de Miami a mis sur la table de nouvelles exigences en demandant que la banque UBS donne des informations sur 52 000 comptes secrets représentant près de 15 milliards de dollars au total.

Ce sont de nouvelles péripéties dans le conflit qui oppose depuis des mois le fisc américain à la banque suisse, menacée de se voir interdire toute activité aux États-Unis. En octobre 2008 déjà, UBS avait donné plus de 4 000 noms de ses clients américains.

Le nombre de comptes secrets et les milliards en jeu illustrent l'ampleur des sommes dissimulées en Suisse - et pas seulement bien sûr en provenance de riches Américains - grâce au système des comptes numérotés. Mais la Suisse, bien qu'elle soit une terre d'accueil pour les fortunes et capitaux cherchant la discrétion, n'est pas un cas à part, une anomalie dans le système financier international.

En fait, c'est l'ensemble du système financier de la planète qui est protégé par le secret, tout à fait légalement. Ainsi, pour la France, un professeur d'économie déclarait au journal Le Monde du 24 février que « le secret demeure le principe et la dérogation, qui doit être prévue par un texte, l'exception ».

Toutes les banques du monde capitaliste sont d'une totale discrétion sur les opérations de leurs gros clients et la loi protège ce secret-là.

Car si les États vont parfois mettre leur nez dans des affaires de fraude fiscale, quand celles-ci prennent des dimensions par trop considérables, ils protègent les banques et leurs gros clients de la curiosité éventuelle de la population.

Mais, pour mettre un terme au secret bancaire vis-à-vis de la population, et pas seulement vis-à-vis du fisc, il faudra imposer, en Suisse comme ailleurs, le droit des employés de banque, des autres travailleurs et de la population de rendre publiques les opérations bancaires dont ils ont connaissance, afin d'exercer en toute connaissance de cause un véritable contrôle sur l'utilisation de l'argent. C'est cette véritable suppression du secret bancaire qu'il faudra imposer pour empêcher les détenteurs de capitaux de nuire à la population laborieuse.

Partager