Milliards de profits et licenciements par dizaines de milliers25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Milliards de profits et licenciements par dizaines de milliers

Les annonces des résultats financiers des grands groupes industriels et commerciaux pour l'année 2008 se multiplient en ce moment. Dans la plupart des cas, on assiste à l'annonce conjointe de confortables bénéfices et... de suppressions massives d'emplois.

Cela avait été le cas chez Caterpillar, STMicroelectronics. Les dernières annonces renforcent le sentiment de dégoût et de colère. Il y a eu Total qui, avec ses bénéfices records de 14 milliards d'euros, supprimait de nouveaux emplois dans sa filiale Hutchinson. Et puis ArcelorMittal, numéro un mondial de la sidérurgie, qui a annoncé conjointement 9 milliards de dollars de bénéfices pour 2008, mais qui « craint » une baisse du dividende versé aux actionnaires pour 2009 et qui donc va renforcer de plusieurs milliers le plan de 9 000 suppressions d'emplois déjà en cours.

Le grand patron français Pinault n'a pas voulu être en reste : avec ses 850 millions de bénéfices, il a annoncé 1 200 licenciements à la Fnac et chez Conforama. De son côté le groupe français Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, qui a acheté il y a quelques mois un concurrent égyptien pour 8,8 milliards d'euros, annonce que face aux « incertitudes » pour l'année 2009 il prend les devants en annonçant un plan massif de licenciements, non encore chiffré. Tout comme Saint-Gobain qui se plaint d'un bénéfice en recul, mais qui est encore de 1,914 milliard d'euros.

Dans le secteur de la chimie, on peut aussi citer la multinationale Akzo-Nobel, qui est en train de fermer une de ses usines dans l'Oise au même moment où le groupe annonce un bénéfice de 742 millions d'euros. Et pour finir, il y a le cas d'un des géants mondiaux toute catégorie, Hewlett-Packard, qui se dit horrifié par le recul de ses bénéfices de 9,5 %, mais qui se montent tout de même encore à plus de 25 milliards de dollars et qui, « pour rétablir la situation », va tailler, partout dans le monde, dans les salaires et les effectifs, y compris en France, bien entendu.

La liste n'est pas close. Mais ce qu'annoncent froidement tous les dirigeants de ces groupes, c'est qu'ils ne peuvent admettre de diminuer ce qu'ils reversaient à leurs gros actionnaires. L'année 2007 fut l'année de tous les records pour les profits et aussi pour le pourcentage de ce qui fut reversé aux actionnaires. Parfois jusqu'à près de 90 % de ces profits gigantesques. Et c'est pour garantir cela que l'on met sur pied des licenciements de masse, en poussant vers la misère des centaines de milliers de familles.

S'il fallait une démonstration du caractère rétrograde et parasitaire de ce système capitaliste, ces grands groupes la donnent. Ils sont prêts à priver la société de toute une partie de ses moyens de production pour arroser leurs actionnaires de milliards qui iront rejoindre la spéculation. Les travailleurs n'ont aucune raison de se soumettre à cette logique barbare.

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