Martinique - négociations : L'attitude méprisante voire insultante du patronat25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique - négociations : L'attitude méprisante voire insultante du patronat

Après 18 jours de grève générale, le mouvement reste très suivi. Même si le blocage de l'économie n'est pas total, le ralentissement des activités est bien réel.

L'état du mouvement

Dans le commerce, beaucoup d'employés sont mobilisés et grévistes, mais ce sont surtout les blocages des zones d'activité et les interventions des grévistes visant à débaucher les travailleurs qui perturbent l'activité. Les grandes surfaces et hypermarchés sont réellement bloqués, même si les patrons essaient de faire écouler leurs marchandises dans les petites et moyennes surfaces. Ils essaient même de faire travailler certains employés, notamment les précaires, en les appelant sur leur portable et leur disant d'aller dans d'autres magasins. Face à ces manoeuvres, les grévistes voient qu'il faut renforcer le mouvement. Ils exigent de plus en plus de rigueur entre eux.

À La Poste, il n'y a pas de distribution de courrier depuis 18 jours. Les services publics, DDE, Impôts sont également fortement perturbés. Les employés de la Sécurité sociale et de la CAF sont toujours en grève. Ils ont fait des barrages devant l'entrée de leur entreprise au Lamentin, mais aussi dans les agences de communes, et ont engagé des négociations avec leur direction. Les secteurs du bâtiment et de la métallurgie continuent la grève. Dans les hôpitaux, il y a eu des assemblées générales de soutien comme au CHU de la Meynard, au Lamentin, où les grévistes ont bloqué les accès durant plusieurs jours, organisant un service minimum des soins et prises en charge des patients.

L'état des négociations

La négociation sur la plate-forme revendicative du Collectif du 5 février, qui dirige le mouvement, se poursuit.

Après la signature rapide d'un accord sur le principe d'une baisse de 20 % sur les produits de première nécessité, les revers et volte-face du patronat n'ont pas cessé. Il a fallu plus d'une semaine pour leur faire signer un avenant disant qu'il s'agissait de familles de produits, et non d'articles déterminés et choisis par eux. Cet avenant a été signé le mercredi 18 février. Une liste de 100 familles de produits a fini par être publiée. Il n'empêche que, dans les commissions de travail, les patrons de la grande distribution continuent de multiplier les manoeuvres pour tenter de choisir des articles bien précis, ce qui provoque la colère des manifestants lors des comptes-rendus.

Sur les services, téléphone, transport, Internet, banques, assurances, des propositions sont faites mais aucun accord n'a été trouvé.

Sur les salaires, la négociation a démarré le vendredi 20 février. Les membres du Collectif ont présenté la demande d'augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux de 354 euros net, pour rattraper les dérapages liés à la hausse effrénée des prix et faire face au blocage des salaires depuis plusieurs années. Ils ont insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une revendication uniforme pour l'ensemble des salariés du secteur privé et public. Ce à quoi les possédants, par le biais des Chambres de métiers et de la Chambre de commerce, n'ont pas manqué de rétorquer que cela était impossible car le « tissu économique » était composé d'entreprises très variées, et bla-bla-bla !

La CGPME, Confédération générale des petites et moyennes entreprises, s'est permis de proposer une augmentation de 10 euros par mois, soit 30 centimes d'euros par jour. Quant au Medef, il poussait la provocation en demandant l'arrêt du blocage des zones et des grandes surfaces avant l'annonce d'aucune proposition chiffrée.

Les réactions des grévistes étaient vives. Pour répondre à l'arrogance des patrons et de leurs alliés du gouvernement, le mouvement devait encore chercher des forces, entraîner de nouvelles personnes et aussi se durcir !

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