L'Oréal Chevilly-Larue (94) : Ce n'est pas aux salariés de payer la crise25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

L'Oréal Chevilly-Larue (94) : Ce n'est pas aux salariés de payer la crise

Quelques jours avant d'annoncer ses décisions sur l'évolution des salaires, la direction a distribué à tous les salariés une plaquette sur les « avantages sociaux » chez L'Oréal, pour nous convaincre que travailler dans cette entreprise, c'est vraiment formidable.

Mais la direction nous a annoncé, pour 2009, une augmentation générale de 1 % en moyenne sur l'année, avec un minimum de 30 euros brut, alors que l'inflation pour l'année 2008 a été de plus de 3 %. Elle justifie la « modération salariale » par la crise économique. Elle annonce aussi le « gel des embauches », c'est-à-dire l'arrêt des remplacements des départs à la retraite et la fin de la plupart des CDD à l'échelle du groupe. La charge de travail augmentera pour tous.

Mais L'Oréal n'a pas attendu la crise pour faire des économies sur le dos des salariés. Un des dirigeants expliquait pour parler des usines qu'« à travers l'organisation du travail, l'allongement des plages horaires, le matériel tourne plus et on investit moins d'argent ».

À l'usine d'Ormes, près d'Orléans, entre 2003 et 2007, la production a augmenté de 30 % avec un effectif en baisse de 12 % (environ 430 salariés, intérimaires compris). À l'usine d'Aulnay, en région parisienne, le nombre de salariés en production fond chaque année un peu plus et les intérimaires disparaissent. La direction a mis en place jusqu'en 2007 un plan de départs anticipés à la retraite. Ces départs n'étant pas tous remplacés, elle espère que l'effectif global passera en dessous de 300 salariés.

La direction a aussi programmé la fermeture de l'usine de Monaco, et probablement de celle située en Espagne. Elle a annoncé qu'elle cédait un site au pays de Galles. Aux États-Unis, ce sont 500 emplois qui seront supprimés courant 2009. Le groupe cherche comme tous les groupes industriels et financiers à faire payer la crise aux salariés, alors que nous ne sommes en rien responsables de celle-ci.

Et d'ailleurs, ce n'est pas la crise pour tout le monde : les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 4,3 % par rapport à 2007. Ils se sont partagé 41 % des 1,948 milliard d'euros de profits annoncés pour 2008 ! Les dirigeants, entre autres Owen-Jones et Agon, ont cumulé des fortunes sur le travail des salariés du groupe.

Mais face à cette course aux profits à tout prix, les salariés de L'Oréal ont tout de même réagi l'an dernier et la direction a été contrainte de remettre en place des augmentations générales. Elle avait pourtant dit que « plus jamais il n'y en aurait » car c'était « trop archaïque » !

Alors, pas question d'accepter sans réagir le blocage de nos salaires et des embauches : il faut prendre sur les profits des actionnaires pour conserver les emplois et augmenter les salaires !

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