Le lobbying des sociétés d'autoroutes : Elles voudraient toujours nous rouler25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le lobbying des sociétés d'autoroutes : Elles voudraient toujours nous rouler

Henri Stouff, président de l'Association des sociétés d'autoroutes, également à la tête de Vinci Autoroute France, une des principales sociétés françaises de ce secteur, pleure depuis quelques mois contre un projet gouvernemental visant à augmenter la « redevance domaniale », une taxe payée par les concessionnaires en contrepartie de l'utilisation de l'espace public. Cette taxe s'était montée pour l'ensemble des propriétaires d'autoroutes à 170 millions d'euros en 2008.

Ses pleurnicheries ont déjà servi à quelque chose. Des 420 millions d'euros supplémentaires du projet initial, le gouvernement a déjà accepté de descendre l'augmentation à 200 millions d'euros. Mais pour les patrons en question, c'est encore trop. Et le journal Le Figaro s'est volontiers fait le haut-parleur de ces patrons qui pleurent misère.

« Le doublement de cette taxe est une idée injustifiable, spoliatrice et inopportune », prétend Henri Stouff, ajoutant que « certaines petites sociétés concessionnaires pourraient se retrouver en faillite ».

Pourtant, toutes les sociétés d'autoroutes, depuis leur privatisation totale achevée par Villepin fin 2005, appartiennent à de très grands groupes, comme Vinci (Cofiroute et Autoroutes du Sud de la France-ASF), Eifage (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, Viaduc de Millau...) ou l'espagnol Albertis (Sanef). Les chiffres d'affaires de ces sociétés se comptent en milliards d'euros chaque année, chacune dégageant des centaines de millions d'euros de bénéfices. Lors de leur privatisation, la presse avait relevé que la vente des parts de l'État dans les sociétés d'autoroutes s'était faite à prix d'ami, et que les conditions d'exploitation étaient très avantageuses. Depuis, même la Cour des comptes avait pointé du doigt l'opacité et les hausses importantes de tarifs des péages, peu ou pas contrôlés par l'État, alors qu'il avait prétendu le contraire.

Alors, on peut être sûr que le lobbying de ces grands patrons va continuer, afin de maintenir des profits maximums. Obtiendront-ils une diminution des taxes ou une autorisation d'augmenter les tarifs de péages ? Ou bien les deux ?

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