ISS - Aulnay-sous-Bois (93) : Deux licenciements annulés grâce à la grève25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ISS - Aulnay-sous-Bois (93) : Deux licenciements annulés grâce à la grève

À l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le nettoyage des installations est assuré par la multinationale ISS. Les ateliers Peinture et Montage sont nettoyés le week-end par une équipe de vingt travailleurs, dont sept intérimaires et CDD.

Samedi 7 février, à la suite d'une maladresse lors de la manipulation d'un karcher très haute pression, un travailleur a été légèrement blessé par un de ses camarades. Immédiatement, la hiérarchie a entamé une procédure de licenciement à l'encontre de ces deux travailleurs et les a renvoyés chez eux en leur interdisant de venir travailler.

Une fois la nouvelle connue, l'ensemble de leurs camarades de travail a décidé de se mobiliser pour le jour des entretiens préalables au licenciement. Trois jours avant, la direction d'ISS ainsi que celle de Citroën, ayant eu l'information que les travailleurs « ne laisseraient pas tomber leurs copains », ont commencé à reculer en affirmant oralement que les deux travailleurs ne seraient pas licenciés.

N'ayant pas de confirmation écrite de la levée des sanctions, le samedi 21 février, l'ensemble de l'équipe s'est donc réunie dès 7 heures du matin en assemblée générale. Immédiatement, il a été décidé à l'unanimité de ne pas commencer le travail. Les travailleurs exigeaient la levée de toute sanction et demandaient des explications sur la brutalité de la méthode utilisée. Ils ont rajouté la liste de leurs revendications concernant leurs conditions de travail et de salaire.

Le chef de chantier a tenté de laisser traîner la situation et ne s'est présenté devant les grévistes qu'à 10 h 30, après déjà trois heures et demie de débrayage. Il a bien tenté d'énerver tout le monde en disant que ce n'est pas aux travailleurs de décider quoi que ce soit. Mais face au calme et à la détermination de l'ensemble de l'équipe, il a fini par baisser d'un ton et a annoncé que les deux licenciements étaient annulés. Les deux entretiens préalables se sont transformés en une réunion sur les consignes de sécurité. Face aux vingt grévistes, il a même ajouté que les deux travailleurs étaient de « très bons éléments » !

Le travail a repris à 11 h 30, après que les travailleurs ont eu l'assurance que les autres revendications seraient discutées dès le lundi suivant en réunion de délégués du personnel.

Cela fait maintenant plusieurs années que les travailleurs de ce chantier de nettoyage ont pris l'habitude de se mobiliser et de s'organiser ensemble. Au mois de janvier dernier, les mêmes vingt travailleurs avaient fait grève deux heures un samedi matin au sujet d'erreurs récurrentes sur les payes de toute l'année 2008. Ils avaient ainsi imposé à la direction que toutes les feuilles de paye soient recalculées ; et les erreurs, allant de 200 à 1 300 euros net, ont été payées. L'an dernier, ils ont refusé que des changements d'horaire imposés par ISS et Citroën entraînent des baisses de salaire et ont obtenu satisfaction. En 2005, ils avaient obtenu, après trois semaines de grève que les sept intérimaires et CDD présents sur le chantier à l'époque soient tous embauchés. En 2004, six jours de grève leur avaient permis d'obtenir une prime équivalant à un treizième mois.

Comme quoi, pour se faire respecter des patrons, rien ne vaut la solidarité et la mobilisation des travailleurs.

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