Hutchinson - Châlette-sur-Loing (Loiret) : 20 euros, c'est de la provocation !25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hutchinson - Châlette-sur-Loing (Loiret) : 20 euros, c'est de la provocation !

Mardi 17 février, à l'annonce par la maîtrise du montant de 20 euros pour la prime d'intéressement, c'est la colère qui dominait.

Il faut dire qu'en ces temps de chômage partiel, où les baisses de salaire peuvent aller jusqu'à 400 euros, nous comptions tous sur cette prime, même si nous ne nous attendions pas à ce qu'elle soit de 500 euros comme l'an passé. Les 20 euros brut annoncés ont été ressentis comme une véritable provocation, quelques jours après l'annonce des 14 milliards de bénéfices de Total auquel le groupe appartient. Face à ce qui ressemblait à une aumône, beaucoup disaient : « Ils auraient mieux fait de ne rien donner. »

La grève est partie d'un atelier mercredi matin à 6 heures 30. C'est à une vingtaine que nous avons commencé à défiler dans les allées mais, rejoints sur notre passage par la plupart des ouvriers de la production, nous nous sommes rapidement retrouvés à 100. L'ambiance était animée, on chantait : « 20 euros, c'est d'la provocation », « Augmentez les salaires, pas les actionnaires », « 20 euros, bande d'escrocs ».

Le directeur étant en Allemagne, nous avons tourné dans l'usine jusqu'à ce qu'il rentre précipitamment à 18 heures, heure à laquelle des premières négociations ont eu lieu. Entre-temps, nous sommes tous allés manger gratuitement à la cantine, en précisant que la note devait être adressée à la direction. Nous avons ensuite accueilli nos camarades d'équipe d'après-midi qui ont rejoint massivement la grève, et c'est à 200 que nous avons refait le tour des ateliers.

Le directeur a pris en note nos revendications, qui étaient le paiement à 100 % du chômage, l'augmentation des salaires, les 20 euros étant la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Nous avons revoté la grève pour le lendemain, et nous nous sommes donné rendez-vous à 8 heures devant l'usine. Le lendemain en fin de matinée la direction, qui ne s'attendait probablement pas à une telle détermination, lâchait une prime de 428 euros, suivie quelques heures plus tard d'une augmentation de 10 euros mensuels pour les primes de panier et d'entringlage. Quant à la réunion pour l'amélioration de l'indemnisation du chômage partiel, elle a été avancée début mars, et nous nous sommes donné rendez-vous pour ce jour-là.

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