Cedec (ex-Lutétia) - Maizières-lès-Metz (57) : 131 travailleurs sur le carreau25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cedec (ex-Lutétia) - Maizières-lès-Metz (57) : 131 travailleurs sur le carreau

Le tribunal de commerce de Metz a prononcé le 18 février la liquidation judiciaire de la société Cedec qui fabriquait des carrelages de la marque Lutétia. Depuis trois mois, les travailleurs attendaient le couperet du tribunal en espérant qu'un repreneur se manifeste. Un seul est venu, qui n'était intéressé que par le stock, mais pas par le personnel, lequel se retrouve aujourd'hui dans la galère.

Pour les travailleurs, cette liquidation est la chronique d'une mort annoncée, conséquence des choix successifs de la direction. Le PDG, Manelli, avait déjà liquidé Grès Occitan à Carmaux et mis 80 travailleurs sur le sable en 2005, après avoir tiré tout ce qu'il pouvait des aides dans le cadre de la reconversion du bassin houiller de Carmaux. À Maizières-lès-Metz, il avait promis un nouveau type de carrelage, le carreau clipé, mais il a surtout continué avec ses méthodes de patron voyou qui ont abouti à des plaintes pour harcèlement aux Prud'hommes, et la CFTC - seul syndicat présent dans l'entreprise - a dû inciter les salariés à porter plainte pour le non-payement d'une indemnité compensatrice instaurée lors du passage aux 35 heures.

Les travailleurs payent aujourd'hui les conséquences des choix de la direction - qui, elle, ne perd rien - alors qu'ils n'ont aucune responsabilité et vont être confrontés à un véritable parcours du combattant pour retrouver un emploi. Les responsables, quant à eux, se cachent derrière la crise et le coût de l'énergie.

Si les travailleurs pouvaient contrôler les comptes des entreprises, on aurait sans doute bien des surprises sur la réalité des déficits affichés. En tout cas, il y en a assez que les ouvriers soient les victimes permanentes de l'incurie des capitalistes au niveau des usines comme de toute la société.

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