3 Suisses - Croix (59) : Des licenciements annoncés25/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2117.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

3 Suisses - Croix (59) : Des licenciements annoncés

Les 3 Suisses, deuxième groupe français de la vente à distance, a annoncé le 11 février la suppression de 674 emplois, ce qui est énorme : 20 % de son effectif actuel, un salarié sur cinq !

La direction, la main sur le coeur, ose dire qu'elle a déjà trouvé des solutions pour 630 des salariés concernés. D'abord 354 d'entre eux, répartis sur cinq plates-formes téléphoniques disséminées à Rouen, Marseille, Nantes, Lyon et Nancy, seraient externalisés à la Société Télé performance. Une émission de télé en caméra cachée montrait récemment comment les conditions de travail y étaient invivables, provoquant entre autres des dépressions. L'autre solution proposée serait de venir travailler dans le Nord, sur le site des 3 Suisses. Qui acceptera d'abandonner sa région, sa famille et ses amis pour venir s'installer à Croix ? C'est « bienvenue chez les ch'tis salaires », avec en plus aucune garantie que l'emploi sera maintenu.

Mais 320 autres emplois devraient être supprimés à Croix, dans différents secteurs, même dans la partie « usine » où se fait le conditionnement des colis, là où les conditions de travail sont les plus dures et où ça ne pourrait pas tourner sans des intérimaires en permanence.

Pour faire passer la pilule, la direction a expliqué qu'il y aurait des départs volontaires et des mesures d'âge. C'était si bien présenté à la presse qu'un journaliste l'a fait remarquer : c'était si habile qu'on avait l'impression qu'il y avait des créations d'emplois. Mais dans les bureaux ou dans les ateliers, personne n'a évidemment gobé ce mensonge.

Ce qui est sûr, c'est que les actionnaires majoritaires, Otto, premier groupe allemand de vente par correspondance, et la famille Mulliez (une des premières fortunes de France) ont encaissé pendant quatre ans, entre 2004 et 2007, près de 50 millions d'euros par an en moyenne, largement de quoi payer tous les licenciés pendant des années.

Cette année, pour justifier ce plan, les 3 Suisses France ont affiché une perte de 28 millions d'euros mais, d'après la direction, 3 Suisses international irait bien. Alors, est-ce qu'un des deux ne se nourrit pas de l'autre ?

De plus, la carte de crédit créée par les 3 Suisses, Cofidis, a été vendue en 2008 pour 1,9 milliard d'euros. Voilà encore un bon magot qui pourrait servir à autre chose qu'à engraisser les actionnaires.

Comme à La Redoute, la direction parle d'une reconversion due à Internet mais, là aussi, le prétexte est fallacieux, car il y a déjà longtemps que les 3 Suisses fonctionnent aussi en ligne.

Mardi 24 février, 300 salariés se sont rassemblés devant le siège, rejoints par une délégation de travailleurs de La Redoute, juste avant la réunion du premier CE, en rapport avec ces suppressions d'emplois que tout le monde a dénoncées.

Les présents ont voté une action commune des travailleurs de la vente à distance organisée la semaine prochaine.

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