Universités : La mobilisation s'étend04/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2114.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Universités : La mobilisation s'étend

La mobilisation s'amplifie dans les universités. Dans la plupart des établissements, des assemblées générales se sont réunies, regroupant de quelques dizaines à plusieurs centaines d'enseignants, et se lançant presque toujours dans une forme d'action ou dans une autre. Depuis lundi 2 février, à l'appel de la coordination nationale, nombre d'enseignants ont voté pour de bon la grève reconductible et, depuis, n'assurent plus leurs cours. Il n'est pas rare que les étudiants appuient cette mobilisation et commencent eux aussi à donner de la voix et du pied, à en juger par leur présence non négligeable dans les manifestations du 29 janvier.

Dans le milieu des enseignants-chercheurs, c'est la première fois depuis 1968 qu'on assiste à une telle contestation, et bien des actuels grévistes et manifestants n'avaient même jamais participé à une journée de grève au cours de toute leur carrière.

Mais la morgue du gouvernement, l'arrogance avec laquelle il veut imposer une remise en cause complète des conditions d'enseignement et de recherche, le sentiment de devenir un pion dans les stratégies des présidents d'université transformés en managers tout-puissants, ont décidé beaucoup d'universitaires à franchir le pas. Quant aux étudiants, ils sont nombreux à comprendre que, derrière l'attaque contre le statut de leurs enseignants, se profile la réduction programmée de la quantité et de la qualité de l'enseignement supérieur.

La coordination nationale des enseignants-chercheurs, réunie lundi 2 février, a unanimement appelé à poursuivre le mouvement et à l'élargir. Elle a programmé deux journées de manifestations, dont une nationale le mardi 10 février, et exige le retrait sans conditions des mesures gouvernementales.

Pour l'instant, la ministre Valérie Pécresse prend le mouvement de haut et affirme qu'elle ne cédera pas un pouce de terrain. Mais cette mobilisation est d'ores et déjà un désaveu cinglant de sa politique. Et comme elle est sur une pente nettement ascendante, les ennuis du gouvernement ne font sans doute que commencer.

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