Plus de 2 millions de chômeurs : Le «plein emploi» façon Sarkozy04/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2114.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plus de 2 millions de chômeurs : Le «plein emploi» façon Sarkozy

À en croire les chiffres de Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, il y aurait eu 45 800 chômeurs de plus en décembre 2008, ce qui porterait à 2,11 millions le nombre de demandeurs d'emploi dans le pays. Sur l'année 2008 il y aurait eu, toujours d'après le gouvernement, 217 000 demandeurs d'emploi de plus, soit une hausse de 11,4 %. Ce serait la première hausse du chômage après cinq années de baisse, et l'augmentation la plus forte depuis 1993.

On sait ce qu'il faut penser de ces chiffres officiels qui masquent autant que possible le nombre réel de chômeurs. En effet dans ces chiffres le gouvernement ne prend en compte que les demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE - devenue depuis peu le Pôle Emploi après la fusion avec les Assedic - de catégorie 1, c'est-à-dire tous ceux qui recherchent un emploi à temps plein en CDI et qui n'ont pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé. Et si on prend en compte les cinq autres catégories officielles, le nombre de demandeurs d'emploi passe alors à près de 2,54 millions de personnes. Mais la fonction de ministre, et encore plus celle de ministre de l'Économie, demande de savoir manipuler les chiffres et de ne présenter que les moins mauvais.

On n'avait bien sûr pas besoin d'attendre les déclarations de Christine Lagarde pour savoir que des millions de travailleurs sont sans emploi et que la situation est devenue encore pire depuis l'éclatement de la crise financière à l'automne 2008. Car, depuis, des milliers d'intérimaires ont vu leur mission interrompue, des contrats à durée déterminée n'ont pas été renouvelés et ce sont bien plus de 2,5 millions de personnes qui ne travaillent pas à plein temps et ne touchent pas une paye permettant de faire face aux besoins essentiels, comme un logement.

En 2007 Sarkozy disait vouloir être le « président du plein emploi ». Il n'avait bien sûr même pas fait le premier pas dans cette direction mais, depuis la crise financière, les conséquences d'une politique entièrement en faveur du grand patronat se font encore plus durement sentir. Car quand il parle de sauver l'économie, il s'agit avant tout de sauver les profits des capitalistes. Et qu'importe pour lui le drame humain et social que représente le chômage pour les travailleurs licenciés et leurs familles !

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