Les «1 000 chantiers» du gouvernement : Un plan de plus en faveur des entreprises04/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2114.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les «1 000 chantiers» du gouvernement : Un plan de plus en faveur des entreprises

Le Premier ministre François Fillon a présenté lundi 2 février, à Lyon, les mille premiers projets du plan de relance de l'économie. À l'en croire, ce plan aurait des « effets dès 2009 ou 2010 » et constituerait « un atout pour la France lorsqu'elle sortira de la crise ». Il a donc appelé à l'unité nationale derrière le gouvernement, invitant « tous les Français à se serrer les coudes ».

En quoi consiste ce plan de relance ? Le gouvernement a énuméré un bric-à-brac de chantiers envisagés, répartis sur l'ensemble du territoire : ils vont de la réfection d'un vitrail d'une église ou de la rénovation d'édifices publics, à la construction de nouveaux tronçons d'autoroutes et de lignes TGV. Mis à part la promesse, maintes fois répétée mais rarement suivie d'effet, de la construction de 100 000 logements sociaux supplémentaires, on ne voit rien dans ces projets qui réponde à une urgence sociale...

Quelle efficacité ce plan peut-il avoir ? Déjà, en ce qui concerne les projets présentés, on constate que la plupart d'entre eux étaient déjà prévus depuis un certain temps, seules des avances de crédits ont permis d'accélérer la date de leur mise en chantier. Cela s'appelle faire du neuf avec du vieux, une pratique courante des gouvernements pour tenter de faire croire qu'ils interviennent effectivement.

Quant au financement, il n'est pas facile de s'y retrouver entre ce qui nouveau, ce qui a déjà été prévu au budget et les rallonges financières. Ce plan est chiffré à 26,5 milliards d'euros, dont 11,1 milliards seraient financés par l'État et les collectivités locales, et 4 milliards d'investissements demandés aux grandes entreprises publiques (SNCF, EDF, GDF-Suez, RATP, La Poste). Il apparaît clairement en revanche que les entreprises privées vont être les principales bénéficiaires, soit par exemple pour les entreprises de BTP au travers de la construction de kilomètres d'autoroutes ou de voies ferrées, soit par l'avance de trésorerie que l'État va leur concéder. 11,4 milliards d'euros, soit près de la moitié de la somme, sont en effet consacrés à des remboursements anticipés d'impôts aux entreprises, dont celui de la TVA ou du crédit d'impôt recherche, ou au paiement anticipé de dettes que l'État doit à certains de ses fournisseurs.

Ce prétendu plan de relance n'est qu'un rideau de fumée qui masque - mal - une nouvelle aide aux entreprises privées financée avec l'argent public. Il n'y a rien qui réponde aux problèmes cruciaux en matière d'emploi et de niveau de vie que doit affronter la majorité de la population laborieuse.

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