Avec trois kilomètres de défilé, ce fut la plus grosse manifestation depuis 1995.

Le secteur public était bien fourni, mais dans le privé les travailleurs de nombreuses entreprises de la région étaient présents, venus des aciéries des Ancizes, d'Alcan (ex-Péchiney) à Issoire, de Thiers, de Riom, etc. Des salariés du bâtiment, des Galeries Lafayette ou de Limagrain manifestaient aussi.

Dans l'entreprise AIA (aéronautique), la grève a atteint des records avec 75 % de grévistes. Ils étaient nombreux à la manifestation, revêtus de tee-shirts noirs sur lesquels on pouvait lire : « Pour la défense de l'emploi ».

Nevers

8 000 manifestants, plus qu'en 1995, étaient contents de défiler ensemble, salariés du public et du privé.

Tous les services publics étaient représentés, dont les salariés de l'hôpital de Nevers sur la lancée de « l'accueil » fait à Bachelot il y a quinze jours, et une délégation de l'hôpital de Clamecy, à l'autre bout du département.

La quasi-totalité des usines un peu importantes de la région étaient représentées, leurs salariés protestant contre les licenciements, comme Cascade à La Machine ou SIL, une entreprise de lingerie de luxe qui vient de fermer. Les travailleurs des Aciéries d'Imphy, dont certains secteurs sont atteints par une baisse d'activité, ceux des sous-traitants de l'automobile Gates ou Faurecia, et de bien d'autres entreprises qui licencient ou imposent un chômage partiel, étaient aussi nombreux à manifester.

Il y avait aussi des salariés de secteurs qu'on voit moins souvent, ceux de Géant-Casino ou de Carrefour, mais aussi des centres sociaux où beaucoup de travailleurs sont en contrat aidé ou doivent vivre avec un emploi à temps partiel.

À noter un collectif des écoles primaires, autour de parents et d'enseignants, faisant signer une pétition. L'un d'entre eux a dit : « Je n'avais jamais vu faire la queue pour signer ma pétition ! ».

En Alsace

Les manifestations ont été d'une ampleur inédite : 8 000 à Strasbourg, 1 400 à Colmar. À Mulhouse, cela faisait une bonne dizaine d'années qu'on n'avait pas vu 6 000 manifestants dans la rue. Aux travailleurs de la fonction publique (enseignants, postiers, hospitaliers, agents communaux...) s'étaient joints des travailleurs de nombreuses entreprises de la région, en particulier de Peugeot-Citroën et des sous-traitants de l'automobile comme Faurecia Pulversheim mais aussi des salariés de Clemessy, Liebherr et Timken, DMC, Rhodia...

Metz

Depuis 1995 on n'avait pas vu autant de monde dans la rue. 15 000 personnes s'étaient rassemblées pour conspuer la politique du gouvernement, dont beaucoup de travailleurs d'entreprises diverses, comme ceux de Faure et Machet, sous le coup d'un plan de licenciements.

Besançon

Là aussi, des travailleurs de petites entreprises industrielles, du commerce, des services sociaux et un grand nombre d'enseignants et d'hospitaliers se sont retrouvés en un cortège de 10 000 personnes.