Crise du logement et baisse du pouvoir d'achat04/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2114.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise du logement et baisse du pouvoir d'achat

Le rapport annuel sur l'état du mal-logement en France, que vient de présenter la fondation Abbé-Pierre, sonne l'alarme. Le manque de logements pour les personnes à revenus modestes se fait sentir, alors même que le ralentissement des mises en chantier observé depuis quelques mois ne s'est pas encore répercuté sur le nombre de logements disponibles.

À partir de 2004, le nombre de logements construits chaque année avait augmenté, et malgré cela « le déficit accumulé pendant un quart de siècle représente encore 800 000 logements ». Surtout, constate le rapport, « les caractéristiques de la construction neuve sont très éloignées de celles de la demande sociale ». Ainsi, sur 425 000 logements mis en chantier en 2007, 153 000 correspondent à des logements destinés à des familles gagnant moins d'un certain plafond de revenus, et encore seule une faible proportion de ces logements est accessible à la majeure partie des ménages. La politique du logement qui « nie les besoins sociaux » aggrave encore la situation.

Beaucoup doivent accepter des conditions d'habitat dégradé, et un million de personnes sont privées d'habitat personnel. Les professionnels qui gèrent les campings, note le rapport, « parlent d'une déferlante quand ils évoquent l'explosion de la clientèle permanente des campings, qui y réside à l'année, parfois pour de longues périodes ». Une enquête de 2006 indique que plus de 600 000 personnes seraient locataires ou sous-locataires de meublés, en augmentation de 22 % par rapport à 2002. C'est « un nouveau clignotant sur la situation de pénurie de l'offre de logements ».

En même temps, selon le rapport, « la part des ressources des ménages affectée au logement et à son fonctionnement atteint en 2007 un niveau historique », « loin devant l'alimentation ». Les statistiques officielles étant tronquées, la fondation Abbé-Pierre a fait ses propres calculs à partir des montants moyens de loyers pratiqués par les nouveaux locataires en 2008. Malgré l'aide au logement, un couple avec deux enfants dont le revenu mensuel est équivalent à 1,5 smic consacre au logement près d'un quart de son budget s'il a pu obtenir un logement social, et la moitié s'il est logé dans le secteur privé.

Le problème est de construire davantage de logements... accessibles à ceux qui en ont besoin, et qui laissent encore de quoi vivre une fois payé le loyer. C'est tout le contraire qui découle des lois du marché capitaliste, dont les données fournies par le rapport de la fondation Abbé-Pierre constituent une dénonciation cinglante.

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