Transports en commun d'Ile-de-France : Une dégradation annoncée21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transports en commun d'Ile-de-France : Une dégradation annoncée

Dans son bilan annuel établi pour 2008, la SNCF constate que les trains sont de moins en moins à l'heure, en particulier sur le réseau régional d'Ile-de-France où, selon elle, 88 % seulement des trains arrivent avec moins de cinq minutes de retard.

Quatre fois sur dix, ces retards sont imputables à la SNCF elle-même, en général à des pannes matérielles : les rames ont en moyenne vingt-trois ans d'âge et certaines ont même plus de quarante ans. De plus, la politique de baisse d'effectifs de la SNCF conduit inévitablement à un moindre entretien du matériel et donc à la multiplication des pannes.

Trois fois sur dix, cependant la panne vient de la vétusté des voies. La SNCF accuse alors Réseau Ferré de France (RFF), la société chargée de leur entretien et qui est séparée de la SNCF depuis 1997. Mais RFF n'a pas les moyens financiers d'effectuer toutes les réparations. Au point que sur bien des tronçons de ligne en attente de réparation, la seule solution est de réduire la vitesse des trains.

De plus les chemins de fer, comme la RATP également concernée par les retards mais surtout par les mauvaises conditions de transport, mettent en avant le fait que le nombre de voyageurs augmente sans cesse, mais pas les moyens financiers des sociétés de transports en commun, ni ceux alloués par les pouvoirs publics.

La SNCF et la RATP, en même temps que la région Ile-de-France, gestionnaire des transports en commun depuis 2004, ont proposé un plan de modernisation de 18 milliards d'euros. Mais pour la réalisation de ces travaux, sans même en discuter la nature, il leur faut l'accord de l'État et sa participation au financement. Pour l'instant il n'y a aucune réponse !

Le gouvernement a bien fait des déclarations tonitruantes sur les investissements que la SNCF allait devoir faire dans le cadre du plan de relance, parlé de nouvelles gares, de nouvelles lignes, etc., mais ce n'est que du vent. Il ne semble pas prêt à débourser un centime ne serait-ce que pour l'entretien courant du matériel et des voies.

Il faut aussi rappeler que c'est le PS au gouvernement qui avait initié les lois de décentralisation qui permettent maintenant à l'État de dire que les transports ne sont pas de son ressort. Comme c'est un gouvernement socialiste qui avait coupé en deux la SNCF, en mettant un morceau sur la voie de la privatisation et l'autre sur celle de la faillite.

Reste que les présidents des sociétés de transports en commun eux-mêmes, plutôt habitués à faire retomber sur les travailleurs et les usagers des transports les conséquences des choix gouvernementaux, doivent reconnaître que le désengagement de l'État dans le financement des transports met ceux-ci dans une situation catastrophique.

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