SNCF Gare Saint-Lazare (Paris) : La hargne anti-grève de Sarkozy et des siens21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Gare Saint-Lazare (Paris) : La hargne anti-grève de Sarkozy et des siens

La fermeture de la gare Saint-Lazare le mardi 13 janvier a déchaîné un concert de réactions haineuses de la part de la droite, avec Sarkozy comme chef d'orchestre.

Ce qui a suscité l'indignation, ce n'est pas l'agression d'un conducteur. De cela, Sarkozy se moque éperdument. Son discours sécuritaire ne s'applique absolument pas aux mille cheminots agressés au travail annuellement (chiffres fournis par la SNCF elle-même). Non, ce qui l'a mis hors de lui, c'est la réaction des cheminots refusant d'assurer leur service ce jour-là.

Évidemment, Sarkozy qui faisait glousser il y a quelques temps un parterre de l'UMP en prétendant, que " maintenant, en France, quand il y a une grève personne ne s'en aperçoit ", a été démenti par cette réaction collective. Du coup, il a sommé le directeur de la SNCF, Guillaume Pepy, de venir présenter ses excuses aux usagers.

Peu avare de paroles, Sarkozy a évoqué des " images hallucinantes " et des usagers " pris en otage dans des conditions d'une violence inacceptable ". Dans son sillage, nombre de journalistes ont embrayé et se sont indignés de la non-continuité du service public. Certains se demandant même, comme ceux de La Tribune, s'il ne vaut pas mieux privatiser de suite la SNCF.

Curieusement, tous ces gens ne sont les avocats des usagers que les jours de grève. Que ne viennent-ils faire des reportages et des enquêtes sur le manque d'entretien des rames, la vétusté de certains matériels, les suppressions de postes dans l'entretien des voies et les aiguillages, dans les ateliers, chez les roulants ? Que ne viennent-ils enquêter auprès des usagers et des cheminots sur la cause de cette dégradation des conditions de transport, qu'ils subissent non exceptionnellement mais à longueur d'année ?

Car l'immense majorité des trains supprimés le sont non du fait des grèves, mais à cause de ce que la SNCF baptise pudiquement incidents d'exploitation. Toutes ces économies de personnel et de matériel transforment aujourd'hui des événements pourtant assez prévisibles, comme la chute des feuilles en automne, le gel et la neige en hiver, la poussée des arbres et arbustes aux abords des voies au printemps, en menaces pour la circulation des trains !

Sarkozy a qualifié le syndicat Sud Rail " d'irresponsable " qui " casse le service public et bafoue l'intérêt des usagers ". Mais l'irresponsabilité, c'est au contraire cette politique de rentabilité au détriment du service public qui a permis à la SNCF d'annoncer un milliard de profits cette année et d'en reverser 175 millions à l'État afin que Sarkozy et Fillon puissent à leur tour les reverser à leurs amis les banquiers.

Ne trouvant pas dans la nouvelle loi sur le service minimum, de quoi accuser les grévistes, Sarkozy et les siens ont donc annoncé le durcissement de cette loi. Pepy s'est lui promptement exécuté et a promis que les grèves de 59 minutes pourraient faire l'objet d'une retenue d'une journée entière, ce qui aura peut-être un effet contraire au but recherché, obligeant les cheminots à un jour complet de grève.

En tout cas, les cheminots de Saint-Lazare ne s'en laissent pas compter et savent bien qu'ils ont, eux, réussi à contraindre la SNCF à reculer en l'obligeant à embaucher des agents de conduite supplémentaires plutôt que de laisser se dégrader les conditions de travail et de transport.

Partager