La crise et les prévisions de Bruxelles : Un système imprévisible... et invivable21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La crise et les prévisions de Bruxelles : Un système imprévisible... et invivable

La Commission européenne a annoncé qu'elle prévoit, au niveau des pays européens, une contraction du produit intérieur brut de 1,9 %, un déficit public de plus de 4 % en moyenne, le plus élevé depuis 15 ans, un chômage en hausse passant, pour les seize pays de la zone euro, de 7,5 % fin 2008 à 10,2 % en 2010, avec une perte de 3,5 millions d'emplois ; bref, ce serait une récession " profonde et durable " qui serait suivie d'une timide reprise en 2010.

Que le chômage augmente en cascade, on n'en a que trop de preuves. Tous les grands trusts, en particulier ceux de l'automobile, mais aussi ceux qui lui sont liés en amont, la sidérurgie, ou en aval, les équipementiers, ont multiplié et multiplient encore les plans de suppressions d'emplois et les fermetures temporaires de leurs usines.

En France, le plan Ghosn, avec ses 6 000 suppressions de postes, a entraîné, dans les usines Renault, le renvoi des intérimaires, la fin des contrats des prestataires dans les bureaux d'études, la suppression de chaînes de production et un chômage partiel à grande échelle, à Sandouville et ailleurs, avec perte de salaire à la clé. Le groupe PSA a aussi imposé des semaines de chômage partiel à ses salariés. Et des jours chômés sont annoncés dans les deux groupes pour janvier.

En Allemagne, BMW va mettre 26 000 employés au chômage partiel en février et en mars. Volkswagen impose une semaine de chômage en février aux deux tiers de ses 92 000 employés.

En Italie, Fiat impose à 2 000 employés deux semaines de chômage en février. Ses usines (48 000 travailleurs), qui viennent de chômer, ont à peine repris le 19 janvier qu'elles vont fermer à nouveau une semaine en février.

Arguant de la baisse de production dans l'automobile, la sidérurgie emboîte le pas. Arcelor Mittal, qui avait déjà annoncé en décembre la suppression de 1 400 emplois sur les sites français, a programmé 29 jours de non production pour le premier trimestre 2009. Le même Arcelor Mittal, qui emploie 20 000 travailleurs sur quatre sites en Roumanie, a décidé d'un " plan de départs volontaires " pour 1 700 travailleurs de l'usine de Galati à l'Est du pays, dont 500 départs déjà effectués en janvier ; dans une autre usine du pays, le trust a imposé 23 jours de chômage partiel.

Par des déclarations inquiétantes voire alarmistes, ces trusts cherchent à mettre en condition les travailleurs pour faire passer leurs mesures, et les gouvernements, pour obtenir des subventions. Mais il est aussi vrai qu'ils naviguent à vue. Dirigeants d'entreprises comme financiers ou économistes internationaux sont bien incapables de prévoir l'avenir ; chaque détérioration dans un secteur a un effet " boule de neige " dans d'autres branches, dans d'autres pays. Les prévisions chiffrées laissent perplexe quand elles prétendent estimer la détérioration de la situation à quelques mois de distance et sont carrément surréalistes quand elles prétendent prévoir une reprise en 2010.

En revanche, elles confirment chaque jour un peu plus combien la gestion capitaliste de la société a des conséquences catastrophiques pour la vie de millions d'hommes, et combien il est urgent d'organiser la production des richesses en fonction des besoins de la population et non en fonction des seuls intérêts d'une poignée de capitalistes.

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