Hôpital psychiatrique de Clermont - Fitz-James (Oise) : 1 600 emplois de santé menacés21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital psychiatrique de Clermont - Fitz-James (Oise) : 1 600 emplois de santé menacés

Dans le département de l'Oise on assiste depuis des mois à des attaques continues contre les hôpitaux publics. Mais tout dernièrement celles-ci se sont accélérées et amplifiées de façon catastrophique.

Le 13 janvier le " plan de retour à l'équilibre ", que le représentant du ministère de la Santé, le directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation, l'ARH, a décidé pour l'hôpital psychiatrique de Clermont-Fitz-James, était publié : plus de 1 600 suppressions d'emplois envisagées sur les 3 000 existant actuellement.

Cela commence par 43 médecins et 600 autres salariés considérés dès maintenant en sureffectif. En plus, il faudrait supprimer 357 lits, ce qui entraîne la suppression de 1 000 postes. À cela s'ajoute encore la fermeture de toute une partie des lits dits infanto-juvéniles ; toujours en plus, le plan prévoit la fermeture de toute une partie des centres médico-psychologiques existant sur l'ensemble du département, censés permettre la prise en charge psychiatrique au plus près des patients, jeunes et moins jeunes ; et enfin la fermeture de toute une partie des centres d'aides par le travail, répartis eux aussi sur l'ensemble du département. Au total c'est plus de la moitié des effectifs qui sont menacés, avec une catastrophe sanitaire annoncée dans le domaine de la psychiatrie et la destruction d'une bonne partie des moyens de soins existant aujourd'hui.

Or déjà, la faiblesse de ces moyens ne permettait pas de prendre en charge tous les patients comme ils auraient dû l'être. Dans bien des endroits, les effectifs requis étaient inférieurs de 30 à 40 % à ce qu'ils auraient dû être. L'activité de l'hôpital a progressé de 25 % ces quatre dernières années. Mais le ministère de la Santé n'en a cure.

L'hôpital psychiatrique de Clermont-Fitz-James est un des derniers grands hôpitaux psychiatriques du pays, peut-être le plus grand. Depuis longtemps le ministère avait cet hôpital en ligne de mire et voulait s'y attaquer, comme il l'a fait pour la plupart des autres dans le pays, avec des effets dévastateurs dans certaines régions, où les malades ont été renvoyés à la rue. Pour les plus riches il existe des maisons haut de gamme pour accueillir les malades en toute discrétion.

La crainte des réactions du personnel de cet hôpital, qui a des traditions de combativité, avait fait remettre les attaques à plus tard. Mais la mise en place dans les hôpitaux de la tarification à l'acte a permis à l'administration, en allouant une tarification sous-évaluée, de mettre en trois ans l'hôpital en complet déficit. Et maintenant elle tente de lui imposer ce " retour à l'équilibre " et ses conséquences désastreuses.

La partie n'est pas jouée, car les quelque 3 000 salariés du CHI représentent une force potentielle considérable. S'ils réagissent, ils peuvent trouver autour d'eux des appuis auprès du personnel des hôpitaux du secteur, eux aussi tous attaqués en ce moment, et également auprès de la population qui risque de payer les conséquences de cette politique.

Partager