Hôpital Édouard-Herriot - Hospices Civils de Lyon : Septième semaine de grève aux urgences21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Édouard-Herriot - Hospices Civils de Lyon : Septième semaine de grève aux urgences

La grève des urgences médicales et psychiatriques de l'hôpital Édouard-Herriot de Lyon commencée le 8 décembre est entrée dans sa septième semaine. Les grévistes sont toujours déterminés à poursuivre leur mouvement pour dénoncer le manque de moyens et réclamer les effectifs indispensables pour assurer la sécurité et la qualité de la prise en charge des patients.

Des négociations dans l'impasse

Pour le moment, la direction reste sourde aux revendications principales du personnel en grève. Le 5 janvier, lors d'une rencontre avec les grévistes, la direction de l'hôpital avouait son impuissance à satisfaire leurs revendications. Le simple fait de demander le remplacement de tous les arrêts longue maladie et maternité était pour elle impossible. Devant l'endettement croissant des Hospices Civils de Lyon (HCL) comme de la plupart des CHU de France, la consigne de la direction générale pour 2009 est au contraire de faire des économies avec comme objectif de diminuer de 2 % la masse salariale, ce qui représente la suppression d'environ 70 postes sur l'hôpital.

La seule solution envisagée, dans le sillage des propos de Sarkozy, est de revoir l'organisation du travail et, pour cela, la direction de l'hôpital propose de redéployer des effectifs pour renforcer les équipes, en particulier celles effectuant le transport des malades. La direction général des HCL a tenu le même discours, prétextant que la situation économique du pays nécessitait des efforts. Une infirmière lui répliqua qu'elle ne fabriquait pas des pots de moutarde mais qu'elle soignait des êtres humains. Une autre lui fit remarquer que la dégradation des conditions de travail fait que les soignants ne sont pas à l'abri d'une erreur médicale, comme cela s'est produit dans d'autres établissements, et que cela pèse sur eux comme une épée de Damoclès.

Devant la fin de non-recevoir du directeur général, les grévistes décidaient d'occuper le siège des HCL jusqu'à l'obtention d'une réponse satisfaisante. La seule réponse est venue... avec l'intervention de la police pour évacuer les grévistes !

Une situation inadmissible qui dure depuis des années

Au maire de Lyon venu le 14 janvier se rendre compte de la situation, les soignants réquisitionnés ont tenu à rappeler le quotidien de leur travail : 100 passages en moyenne par jour, parfois 130 dès midi un jour de grand froid. Plus de 36 000 passages par an, en hausse de 45 % sur trois ans ; des agents non remplacés ; parfois plusieurs dizaines de malades nécessitant une hospitalisation passant une nuit entière dans les couloirs sur des brancards dans l'attente d'un lit, les 80 lits du service étant tous occupés ; des infirmières en nombre insuffisant, comme l'une d'elles devant s'occuper de douze patients dont sept avec des soins continus ; ou une aide-soignante ayant effectué 42 allers-retours dans les sous-sols de l'hôpital, par manque de brancardiers, pour amener des malades au scanner : du temps qu'elle n'a pu consacrer pour prodiguer des soins aux malades. Tous ont déclaré avoir honte de voir des patients âgés en fin de vie attendre ainsi sur des brancards.

Le personnel déterminé à dénoncer le manque de moyens

Le 26 janvier, les grévistes veulent brûler symboliquement la charte du patient devant l'hôpital pour dénoncer la politique de restrictions budgétaires du gouvernement. La grève a été reconduite jusqu'au 29 janvier, pour participer à la grande journée de grève et de manifestations. Beaucoup d'hospitaliers ont été choqués par les déclarations de Sarkozy affirmant que l'hôpital ne manquait pas de moyens, mais juste d'un manque d'organisation. Des propos qui pourraient bien pousser d'autres hospitaliers à rejoindre leur mouvement afin de peser davantage.

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