Frais bancaires : Moins on est riche et plus on paie21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Frais bancaires : Moins on est riche et plus on paie

Depuis le 1er janvier, les banques doivent fournir à leurs clients la liste récapitulative des frais prélevés durant l'année écoulée pour la gestion de leur compte. C'est quand même la moindre des choses que chacun sache combien lui coûte sa banque, mais il a fallu attendre longtemps avant que les organismes bancaires cèdent à cette demande des consommateurs.

Il était évidemment possible de savoir combien la banque prélevait pour les opérations effectuées en se rapportant aux relevés de l'année ou en consultant les tarifs affichés dans les agences, mais bien peu lisibles. Cette nouvelle mesure a au moins le mérite de faire voir clairement que, quelle que soit la banque, celle-ci coûte cher.

Il est obligatoire pour chaque salarié, retraité ou chômeur d'avoir un compte bancaire pour toucher ses revenus, et les banques ne se gênent pas pour se servir largement en faisant payer le moindre service. Dans son numéro d'octobre 2008, le magazine Que Choisir a comparé les tarifs que pratiquent plusieurs banques pour effectuer neuf services de base, comprenant l'abonnement pour une carte bleue, les retraits en liquide aux distributeurs d'une autre banque, les virements, etc. Cela va de 102,40 euros à 189,30 euros par an. De plus, les banquiers poussent à la consommation en faisant des " packages " qui ne sont pas vraiment des paquets-cadeaux, comprenant un ensemble de services, dont certains sont inutilisés par beaucoup de clients, mais un bon moyen pour les banquiers de prélever un peu plus d'argent.

De plus, si toutes les banques coûtent cher, elles le deviennent particulièrement lorsqu'il y a le moindre incident de paiement, c'est-à-dire pour ceux qui doivent jongler avec leurs petits revenus pour s'en sortir. Il faut compter de 30 à 50 euros pour un chèque rejeté, 20 euros pour frais de rejet d'un prélèvement automatique et, si vous voulez y mettre fin, entre 10 et 20 euros. Sans compter les agios si vous avez un découvert, même autorisé. Ils courent de 15 % à 18 % de la somme avancée par la banque, en plus d'autres frais liés à ce découvert, tels que l'envoi d'un courrier vous avertissant que votre compte est dans le rouge, facturé au minimum 11 euros !

Le récapitulatif des frais bancaires faciliterait, paraît-il, la concurrence et permettrait à chacun de quitter sa banque pour aller vers une autre meilleur marché. Mais ce n'est pas si simple. Ainsi, les banques mutualistes telles que le Crédit agricole ou la Banque populaire, ont des tarifs variables selon les régions, ce qui n'offre pas vraiment de choix. Et quitter sa banque n'est pas non plus gratuit : si la sortie du compte courant est gratuite, elle se rattrape sur le transfert des comptes d'épargne, prenant des dizaines d'euros de commission pour chaque type de compte, livret ou plan épargne logement.

La seule façon de faire baisser les frais bancaires est... d'être riche. Ceux qui ont déposé un confortable matelas dans une banque peuvent plus facilement négocier le prix de certains services que les plus pauvres paient au prix fort.

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