Former des enseignants ? Un luxe pour le gouvernement21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Former des enseignants ? Un luxe pour le gouvernement

Le 15 janvier, le ministre de l'Éducation Darcos a confirmé la disparition en 2010 des IUFM, les Instituts universitaires de formation des maîtres qui reçoivent les futurs enseignants durant leur année rémunérée de stage. C'est une baisse de la formation et une perte financière pour les enseignants, car les mesures de compensation annoncées ne font pas le compte.

Les enseignants devront avoir étudié à l'université deux années supplémentaires et ne pourront plus faire l'année de stage de formation, qui aujourd'hui leur est payée 1 310 euros net pendant douze mois. Au lendemain du concours, les candidats reçus seront directement envoyés devant une classe à temps complet. Tout au plus, les nouveaux enseignants pourraient-ils être suivis par un conseiller pédagogique, s'il se trouve un de leurs collègues prêt à assumer cette tâche en plus du reste.

Quant à l'allongement de la durée des études annoncé, il est en fait en grande partie virtuel, car le recrutement a déjà lieu pour l'essentiel cinq années après le bac. En revanche, la perte de salaire des professeurs-stagiaires n'est pas une fiction. Ainsi, ce n'est pas la durée des études que le gouvernement augmente, mais celle des études non payées : là est le but de ce tour de passe-passe.

Le ministre a annoncé, il est vrai, des mesures de compensation : il y aurait des stages, probablement pour boucher des trous liés aux suppressions de postes. 9 000 postes d'assistants d'éducation seraient réservés à ces étudiants, mais c'est déjà le genre de travail qu'assument aujourd'hui les étudiants qui ont besoin de financer leurs études. Enfin, il y aurait 20 000 bourses, de 1 225 à 2 500 euros... par an. Elles seraient en grande partie attribuées au mérite.

Selon les calculs de l'Unef, " entre 18 000 et 35 000 étudiants n'auront droit à aucun soutien financier ". Mais d'ici 2010, il n'est pas dit que les étudiants et les enseignants n'aient pas battu en brèche ce plan d'économies.

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