Des milliards pour les banquiers21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des milliards pour les banquiers

En contrepartie des nouveaux crédits d'un montant de 10,5 milliards d'euros accordés aux principales banques, Sarkozy a demandé à leurs dirigeants de renoncer à leur bonus sur rémunérations au titre de l'année 2008.

En effet les PDG et autres dirigeants de toutes les grandes entreprises touchent en plus de leur salaire - déjà substantiel - des sommes considérables pour " services rendus " en quelque sorte. Cette année, malgré leurs bilans désastreux, le PDG du Crédit Agricole devait par exemple toucher 300 000 euros. En 2007, le PDG de BNP-Paribas avait touché 875 000 euros et le directeur général de la banque... 2,27 millions d'euros. Ce bonus peut donc être supérieur au salaire puisque le directeur de BNP-Paribas touche entre 700 et 800 000 euros par an !

Devant la menace brandie par Sarkozy de ne pas verser les crédits promis, les patrons banquiers, en dehors des deux dirigeants de la BNP ont d'abord refusé de renoncer à leurs bonus, en expliquant hypocritement que la décision revenait aux conseils d'administration. Dans un second temps ils ont finalement préféré renoncer et la présidente du Medef, Laurence Parisot, s'en est félicitée ajoutant sans rire que la sollicitation de Sarkozy n'était même pas nécessaire..., les patrons auraient renoncé d'eux-mêmes !

Sarkozy se félicite pourtant bruyamment d'avoir obtenu satisfaction et sa ministre des Finances, Christine Lagarde a emboîté le pas pour demander aux patrons de l'automobile de renoncer aussi à leurs bonus. Mais le plus clair de l'affaire est que les banques auront encore des milliards d'euros de crédits supplémentaires, sans que ni l'État ni personne n'ait le moindre contrôle sur l'utilisation de ces milliards qu'on leur distribue à profusion.

Il fallait bien cependant faire diversion, et c'est ce qu'ont fait Sarkozy et le gouvernement, pour donner l'illusion à l'opinion que l'on ne laisse plus les banquiers faire ce qu'ils veulent. Moyennant quoi les pauvres PDG des banques devront se " contenter " pour 2008 de salaires de centaines de milliers d'euros, rien que pour le directeur de la BNP l'équivalent de 60 smic annuels - et continuer à toucher des revenus supplémentaires pour leurs jetons de présence dans les conseils d'administration d'autres sociétés !

Quant aux actionnaires dont les revenus de ces PDG et autres directeurs dépendent finalement, Sarkozy ne leur impose rien, surtout pas de prendre sur leurs profits.

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