Logement : Engagements non tenus30/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2109.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Engagements non tenus

Jeudi 25 et vendredi 26 décembre, la police est intervenue à deux reprises en délogeant sans ménagement une partie des familles qui campaient depuis une dizaine de jours, rue de la Banque, à Paris.

Elles ont finalement trouvé refuge dans un gymnase qui, en raison du froid, leur a été ouvert jusqu'à la fin des vacances scolaires. Par cette action, l'association Droit au logement (DAL) entend rappeler les promesses faites il y a un an par le gouvernement, mais non tenues.

En décembre 2007, le campement de la rue de la Banque avait été levé après que le gouvernement eut promis un logement aux 377 familles qui en attendaient un, certaines depuis plus de dix ans. Or, selon Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole du DAL, « 233 d'entre elles sont toujours dans la même situation », bien qu'elles aient été jugées prioritaires selon les critères de la loi Dalo.

Il faut dire qu'entre faire une loi garantissant le droit au logement à tous les mal-logés ou les sans-logis, et leur fournir un logement social, il y a un gouffre que l'État ne fait rien pour combler. Cette loi prévoit que toute personne sans logis ou vivant dans un logement indigne peut déposer un recours contre l'État et, si elle est reconnue prioritaire, ce dernier doit lui fournir un logement. Déjà, la démarche est longue et complexe pour les demandeurs, et les commissions chargées d'examiner les dossiers ne sont pas assez nombreuses dans les départements à forte densité de population, là où se concentrent les problèmes. Alors que plus de 50 000 recours ont été déposés au 31 octobre 2008, seuls 58,17 % d'entre eux ont été examinés et, sur ceux-là, 43 % ont été rejetés. En définitive, seules 3 374 familles ont été relogées.

Le problème est en fait la pénurie de logements sociaux, qui va en s'aggravant puisque, d'une part, le gouvernement ne tient pas ses engagements en matière de construction et que, d'autre part, la baisse constante du niveau de vie des classes populaires jointe à la spéculation immobilière ne leur permet pas d'acquitter un loyer libre.

Pour ce gouvernement, permettre à chacun de se loger décemment n'est décidément pas une priorité puisque, ainsi que le déplorent des associations caritatives, il a même prévu, dans le budget 2009, de baisser de 30 % les crédits affectés à la construction de logements sociaux...

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