Lundi 22 décembre, Sarkozy s'est envolé pour le Brésil, entouré de son armada habituelle de ministres et de chefs d'entreprise, complétée par sa famille, avec Carla Bruni dans le rôle de dame patronesse en prime.

Preuve de son aptitude au carnaval, Sarkozy devrait endosser trois costumes successifs. Le premier jour, c'est le Sarkozy président de l'Union européenne pour encore quelques jours qui devrait discuter, au nom de cette dernière, des problèmes climatiques et diplomatiques. Le deuxième jour, le Sarkozy représentant de commerce des marchands de canons français devrait signer la vente de cinquante hélicoptères lourds Eurocopter (dont l'actionnaire principal est Lagardère), la construction de quatre sous-marins Scorpene (fabriqués par DCNS, donc Thales, donc Dassault) et essayer, une fois de plus, de caser quelques avions Rafale du groupe Dassault. Le montant total des ventes déjà réalisées serait de trois milliards de dollars, un joli Noël pour les industriels de l'armement.

Enfin, le troisième jour, le Sarkozy people devrait partir passer les fêtes de fin d'année avec quelques amis dans sa belle-famille qui se trouve vivre au Brésil.

Carla Bruni, de son côté, visitera un hôpital pour pauvres, assistera à un défilé de mode pour pauvres également et, clou de sa tournée, elle soutiendra une ONG qui se donne pour mission de sortir de la misère les enfants des favelas, les bidonvilles brésiliens. Un programme qui demanderait plus qu'une visite de la " première dame française ".

Car le Brésil, même s'il est qualifié de puissance économique montante et même s'il achète des armements, reste un pays où l'on souffre de la faim. Au point que le gouvernement a mis en place depuis plusieurs années un plan " faim zéro " qui concerne 30 % de la population... et qui reste sans effet.

Les sourires de Carla Bruni ne suffiront sûrement pas à remplir les ventres vides. Alors, les hélicoptères de combat fournis par Sarkozy serviront-ils un jour à mater des émeutes de la faim ?