Plan de relance, qui dit mieux ?24/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2108.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan de relance, qui dit mieux ?

Le 4 décembre Sarkozy avait présenté à Douai un plan de relance dont Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, avait annoncé qu'elle en attendait la création de " 80 000 à 100 000 emplois " en 2009. Mais vendredi 19 décembre, le tout nouveau ministre de la " Relance de l'économie ", Patrick Devedjian, expliquait au micro d'Europe 1 que ce plan, d'un montant de 26 milliards d'euros, allait créer... 150 000 emplois en 2009. Quant à Claude Guéant, très proche de Sarkozy, il avançait le même jour le chiffre de... 100 000 emplois. Ils n'en savent bien sûr pas plus les uns que les autres, tout ministres qu'ils soient et soi-disant responsables. Mais cela n'empêche pas de parler.

C'est d'ailleurs la même cacophonie en ce qui concerne un éventuel deuxième plan de relance. Lagarde ne l'exclut pas pour le début 2009, expliquant, avec la finesse qui la caractérise, que " s'il faut faire plus que le plan de relance de 26 milliards, il faudra faire plus ". Mais Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a exclu cette hypothèse, en expliquant que " si on préparait aujourd'hui un plan B, cela voudrait dire qu'on ne croit pas vraiment à la mise en oeuvre de ce plan-là ". Il faudrait peut-être qu'ils se parlent ?

Tout cela serait risible, si la vie et le travail de millions de personnes n'étaient pas en jeu. Car pendant que les ministres pérorent, chaque semaine la liste des entreprises qui licencient s'allonge. Le 18 décembre Valeo, n°2 des équipementiers automobiles en France, a annoncé la suppression de 5 000 emplois, dont 1 600 en France. Cela vient après l'annonce par Faurecia, le leader du secteur, de la suppression de 1 215 emplois en France, dont 700 en 2009, sans oublier les milliers d'intérimaires licenciés et les semaines de chômage partiel imposées par les patrons dans l'automobile et ailleurs. La crise a bon dos, car toutes ces entreprises continuent à faire, dans le même temps, des bénéfices confortables.

Les ministres veulent nous faire croire à 100 000 ou même 150 000 emplois nouveaux en 2009, mais eux-mêmes savent fort bien que ce plan ne relancera rien, ou pas grand-chose, sinon peut-être les profits du patronat qui encaissera les aides prévues. Et pendant ce temps-là, le chiffre officiel du chômage - dont on sait bien qu'il est sous-évalué - vient de repasser au-dessus de deux millions. Et ce ne sont pas les " promesses " d'un Devedjian, d'une Lagarde ou d'un Sarkozy qui y changeront quoi que ce soit.

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