La Redoute - Roubaix : Face au plan de restructuration, début de protestation24/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2108.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Redoute - Roubaix : Face au plan de restructuration, début de protestation

Jeudi 18 décembre au matin, à l'appel de tous les syndicats, 300 salariés de La Redoute Roubaix ont débrayé une heure pour montrer leur désaccord avec le plan de restructuration de 672 emplois annoncé fin octobre. Ce jour-là un rapport d'expertise, demandé par le Comité d'entreprise, était présenté devant celui-ci.

Ce rapport, chiffres à l'appui, conforte les travailleurs qui depuis le début contestent ce plan de licenciements tout à fait inadmissible. Quelques exemples cités par les syndicats :

Depuis 1996, le montant des dividendes versés par La Redoute à PPR (le groupe Pinault qui possède La Redoute, la FNAC, Puma, Gucci, etc.) est de 226 millions d'euros. La Redoute paie en plus à PPR une redevance qui se monte à 11 millions d'euros par an pour utiliser la marque " La Redoute " et 2 millions d'euros pour utiliser la marque " Redcats ", sous-groupe dont fait partie La Redoute, alors que La Redoute et Redcats existaient bien avant que PPR ne mette la main sur La Redoute. Les locaux, qui appartenaient auparavant à l'entreprise, sont désormais loués 7 millions d'euros par an à... PPR par l'intermédiaire d'une société " hollandaise " !

De plus, le chiffre d'affaires de La Redoute est quasiment le même depuis 1999, avec une pointe en 2004, alors que l'effectif est passé de 6 302 à 4 590 en septembre 2008. Avec 1 800 personnes en moins, c'est une hausse de la productivité !

Quant au groupe PPR, il va on ne peut mieux. Sur les quatre dernières années, il a versé 1,5 milliard d'euros à ses actionnaires. La rentabilité déclarée de chaque salarié du groupe PPR étant en 2007 de 4 200 euros par an.

Ce n'est donc pas la baisse de 7 % du chiffre d'affaires de La Redoute annoncé par la direction pour 2008 qui peut justifier de mettre presque 15 % de l'effectif actuel à la porte.

Ce qui révolte le plus bien des travailleurs, c'est que dans les secteurs touchés la majorité des salariés sont âgés de plus de 50 ans, et travaillent depuis de très nombreuses années à La Redoute. Les mettre à la porte dans cette période de crise, c'est les réduire à la misère, alors qu'ils ont contribué aux bénéfices très confortables de Pinault père et fils.

Alors, ce début de protestation en appelle bien d'autres. De nouveaux débrayages sont prévus pour le début de l'année. L'indignation monte et les salariés présents au débrayage étaient très contents. Le discours de la direction sur " l'entreprise en difficulté et obligée de s'adapter " commence à ne plus passer.

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