General Motors - Strasbourg : Une fin d'année en fanfare24/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2108.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Une fin d'année en fanfare

Depuis le 10 novembre, tous les lundis ont été chômés pour les travailleurs de General Motors Strasbourg. Après la manifestation du 28 octobre à laquelle avaient participé plusieurs centaines de travailleurs, beaucoup ont continué à se retrouver en moyenne une fois par semaine sur le temps de pause, à l'appel principalement du syndicat CGT. La plupart du temps, les dix minutes étaient largement dépassées, sans que la direction ose trop faire de remarques.

À la mi-novembre, elle a fait annoncer que l'ancien PDG, qui était parti il y a deux ans pour diriger l'usine d'Anvers (où il a organisé le licenciement de 1 500 salariés), revenait. Ceci nous a été présenté comme " une bonne nouvelle " sous prétexte qu'il est Alsacien, qu'il a monté les échelons à Strasbourg, etc.

Mais si la nouvelle a pu créer quelques illusions l'espace d'une ou deux semaines, le soufflé est retombé bien vite lorsque la direction a commencé à triturer les jours de chômage annoncés. Le mardi 2 décembre, prévu dans son calendrier comme chômé, devenait un jour travaillé, suite à une soudaine commande de BMW, puis en fin de semaine on apprenait que le 15, prévu comme chômé, serait travaillé et que le 2 serait remplacé par le 18 en tant que jour chômé (c'est la récupération des jours chômés !).

Résultat, tout le monde ou presque arrêtait le 17 décembre, avec un jour de RTT placé d'office le vendredi 19. Entre-temps, le jeudi 13, la direction annonçait le programme pour 2009 : 39 jours chômés. Cela n'était pas une surprise, vu les annonces entendues tous les jours de licenciements ou d'entreprises fermant pendant un mois, voire plus.

Aux réunions d'information du lendemain, il y avait encore plus de monde que d'habitude. L'inquiétude est grande de savoir comment nous allons être indemnisés. Puis la direction a fait annoncer qu'elle ajouterait 9 % aux 62 % du net payé pour les jours de 2009. Et certains ont repris le calcul de la direction, qui avait savamment expliqué que les 71 % d'indemnisation revenaient à ne perdre que 5 % chaque mois si on calculait la perte sur cinq mois.

Ce calcul de professeur Nimbus n'a pas vraiment convaincu. La CGT a fait voter sur le principe d'un arrêt de travail mardi 16 décembre pour aller rendre visite à la direction qui tenait avec les experts une réunion de Comité d'établissement extraordinaire. Et ce jour-là nous étions près de 200 dans la cour, autour des locaux préfabriqués du CE où se tenait la réunion, avec une sono et deux cents personnes scandant durant un quart d'heure " Chômage payé à 100 % " et tapant sur les tôles.

Les fêtes de fin d'année seront peut-être une trêve pour le patron ; mais les travailleurs ont prévu de se retrouver le 5 janvier avec le même objectif : lui faire payer intégralement les jours de chômage qu'il nous impose.

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