Sogeb-Mazet - Montluçon (Allier) : Travailleurs du bâtiment en grève pour les salaires11/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2106.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sogeb-Mazet - Montluçon (Allier) : Travailleurs du bâtiment en grève pour les salaires

Le jeudi 4 décembre, lors de la réunion de négociation annuelle sur les salaires, la direction de la Sogeb-Mazet, une des grosses entreprises du bâtiment de la région de Monluçon, a annoncé 0 % d'augmentation des salaires et un intéressement dérisoire pour cette année : 200 euros (contre 1 600 les années précédentes).

Ces annonces ont été vécues comme une provocation. Aussi le soir même 80 des 180 ouvriers plâtriers-peintres votaient la grève pour l'augmentation des salaires et le treizième mois. Dès le lendemain, ils étaient 150 présents aux portes des deux sites, à Montluçon et à Saint-Amand, dans le Cher. Autant dire que peu de monde était au travail sur les chantiers.

Les travailleurs sont d'autant plus scandalisés que, de l'aveu même de la direction, l'entreprise, comme toute la construction, vient de vivre une décennie de très bons résultats. Les directeurs annoncent des carnets de commande encore pleins pour les mois à venir, ce qui ne les a pas empêchés d'invoquer la conjoncture qui n'est pas bonne, la crise, etc. Par contre, en ce qui concerne les bénéfices, ils sont nettement moins loquaces.

Et pendant ces années d'opulence les ouvriers n'ont eu que des miettes, sous forme d'un intéressement d'une moyenne de 1 600 euros, qui cachait la misère de salaires minables. Aujourd'hui ce qu'a annoncé la direction est en réalité une réduction de 1 400 euros par an de nos revenus, soit 120 par mois, qu'elle voudrait nous imposer.

Côté travail en revanche, c'était une accumulation de chantiers supplémentaires, à faire en des temps de plus en plus réduits, avec la pression de la maîtrise pour nous faire travailler plus vite, parfois même seul, avec des palettes de placoplâtre dont les plaques pèsent plus de 60 kg, par exemple, à décharger seul. Avec des patrons qui ont osé insinuer que nous sommes des « fainéants », nous accuser de ne pas faire de rendement. Sans parler des conditions dans lesquelles on travaille : sans sanitaire, sans point d'eau correct pour se laver les mains, sans lieu chauffé pour manger.

Le week-end a porté conseil. La lettre de la direction pour tenter de nous impressionner, reçue dès le samedi 6, a tapé dans le mille... puisque lundi 8 décembre au matin nous étions encore 150, ouvriers, apprentis, chefs d'équipe, aux portes de l'atelier ! La dizaine d'employés du bureau a aussi débrayé une heure le mardi. Une solidarité partagée par des salariés d'autres entreprises venus sur place ou rencontrés lorsque nous sommes allés à quelques-uns les informer sur les chantiers.

Le 9 décembre, une délégation de grévistes et d'élus CGT de la Sogeb a rencontré la direction, qui a pleuré sur son sort pour ne rien accorder. Côté grévistes, la grève a été reconduite sans hésitation.

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