Le plan de relance de Sarkozy : Après les milliards pour les banquiers des aumônes pour les travailleurs11/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2106.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le plan de relance de Sarkozy : Après les milliards pour les banquiers des aumônes pour les travailleurs

Jeudi 4 décembre à Douai, ville industrielle, Sarkozy a annoncé un « plan de relance de l'activité » de 26 milliards d'euros. Alors que la production diminue, que des usines ferment provisoirement ou définitivement, que le chômage augmente rapidement suivi de la pauvreté, le gouvernement ne voulait pas avoir l'air de rester les bras ballants. D'autant que, face à la crise financière, il avait trouvé 360 milliards d'euros pour sauver la mise des grandes banques.

Ce plan coûtera d'autant moins à l'État que Sarkozy y comptabilise des mesures déjà annoncées et donc déjà budgétisées, comme certains dégrèvements d'impôts pour les entreprises. Il compte également les investissements demandés aux sociétés nationalisées et ceux réalisés avec l'argent des sociétés HLM.

Mais alors que ce « plan de relance » vise, d'après le gouvernement, à atténuer les effets catastrophiques de la récession sur les familles les plus démunies, les quelques mesures annoncées sont essentiellement favorables aux patrons.

Par exemple, l'État paiera plus rapidement ce qu'il doit aux entreprises et, à l'inverse, les entreprises pourront étaler leurs paiements à la puissance publique.

Une prime à la casse de 1 000 euros sera également instituée provisoirement pour tout achat d'un véhicule neuf à la place d'un âgé de plus de dix ans. C'est une première aide à l'industrie automobile, qui n'est pas exclusive d'un plan auto spécifique beaucoup plus intéressant pour Renault et PSA. Encore faut-il avoir les moyens d'acheter un véhicule neuf...

Mais il y a aussi des mesures qui, paraît-il, s'adressent directement aux travailleurs. Le gouvernement s'apprête à rendre la mise en chômage partiel plus facile, mieux indemnisée et sur une durée plus longue, ce qui facilitera surtout la vie et les finances des grands groupes industriels. Il promet d' améliorer l'aide à la reconversion des travailleurs licenciés. Mais, outre le fait que tous les gouvernements ont dit la même chose, on peut se demander dans quoi les travailleurs licenciés pourront bien se reconvertir, alors que les licenciements se multiplient ?

En outre une « prime » de 200 euros sera versée le 1er avril aux familles qui devraient bénéficier du RSA à partir du 1er juin. Au total cela représentera 800 millions d'euros, somme que l'on peut comparer aux 360 milliards mobilisés pour les seules banques !

Ce « plan » ne protégera personne, aucun travailleur en tout cas, des effets de la récession. Il n'est d'ailleurs pas fait pour cela. Ce n'est qu'un geste de propagande gouvernementale pour avoir l'air d'agir contre la crise ; c'est un leurre pour dédouaner les patrons qui licencient les ouvriers par dizaines de milliers.

Pour se défendre contre la crise, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Le plan de relance de Sarkozy le démontre une nouvelle fois, s'il en était besoin.

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