États-Unis : Brutale augmentation du chômage11/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2106.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Brutale augmentation du chômage

Les chiffres du chômage annoncés officiellement par le gouvernement américain pour le mois de novembre marquent une nouvelle accélération dans les suppressions d'emplois.

533 000 emplois ont disparu en un mois, après 403 000 en octobre et 320 000 en septembre. Plus d'un million d'emplois de moins en trois mois ! Si les chiffres officiels font état de 10,5 millions de chômeurs fin novembre, c'est-à-dire 6,7 % de la population active, la réalité dépasse largement ces chiffres sous-estimés. En réalité, si on ajoute un certain nombre de catégories que les statistiques du gouvernement n'incluent pas dans ce chiffre, parce qu'il s'agit de personnes ayant un emploi à temps très partiel, ou parce qu'elles ont renoncé à « chercher vraiment du travail », le nombre de chômeurs atteint les 23 millions, soit quelque 14 % de la population active.

Les allocations chômage de base se limitent à la moitié du salaire, quand on y a droit car de multiples règles font qu'une bonne partie des chômeurs ne reçoivent aucune allocation - et cette allocation dure 26 semaines. Il est parfois possible d'en prolonger la durée, mais cela dépend de multiples critères, dont le taux officiel du chômage dans un État donné. Il n'y a que dans quelques grandes entreprises que des allocations plus substantielles peuvent être versées. Par exemple, dans l'automobile, la presse bien-pensante s'indigne aujourd hui que les travailleurs licenciés puissent toucher « presque la totalité de leur salaire pendant deux ans ». En fait il s'agit de 95 % du salaire net, encore diminué des impôts. On arrive à 70 % du salaire. Mais les critères pour toucher de telles allocations ont été considérablement durcis, au point que, si les trois grands constructeurs automobiles payaient des allocations à 15 000 travailleurs, il y a deux ans, ils n'en paient maintenant plus qu'à 3 000 travailleurs, alors même qu'ils ont supprimé entre-temps des dizaines de milliers d'emplois.

C'est pourtant au moment où le chômage s'accroît, et où les constructeurs automobiles s'apprêtent à opérer de nouvelles saignées catastrophiques, qu'ils veulent se débarrasser définitivement de l'obligation de verser des allocations à ceux qu'ils mettent à la rue.

C'est dire qu'avec la montée du chômage la situation de la classe ouvrière américaine se dégrade très rapidement. Les dirigeants syndicaux, loin d'organiser la riposte, participent au chantage que font les patrons auprès des travailleurs pour qu'ils acceptent de nouveaux sacrifices. Quant aux Démocrates, qui ont une majorité au Congrès, ils se gardent bien de faire quoi que ce soit pour contrer les attaques du gouvernement Bush contre la population laborieuse. Obama, lui, multiplie les présences médiatiques mais évite toute promesse précise en sa direction, alors qu'il s'engage à ouvrir encore davantage les cordons de la bourse gouvernementale pour aider le patronat.

Tous prêchent aux travailleurs patience et résignation, alors que la seule issue pour eux est de se préparer aux luttes collectives indispensables pour imposer leur droit à la vie.

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