Contestation dans les IUT : Contre la baisse programmée des moyens11/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2106.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Contestation dans les IUT : Contre la baisse programmée des moyens

La loi Pécresse, du nom de la ministre de l'Enseignement supérieur, votée cet été, va entrer en application au 1er janvier 2009. Cette loi dite d'autonomie des universités, mais qui vise surtout à réduire les moyens des universités, avait entraîné des manifestations d'étudiants. C'était au tour des élèves des IUT (Instituts universitaires de technologie) de descendre dans la rue le mardi 9 décembre, avec leurs enseignants, pour refuser cette loi qui aura entre autres pour conséquence que le budget des IUT sera directement géré par leur université de tutelle, alors qu'il l'est actuellement par l'État.

Mais, à la différence des manifestations d'étudiants de cet automne, la contestation dans les IUT est à l'heure actuelle orchestrée par les directeurs des IUT. Ainsi à l'IUT de Saint-Nazaire le directeur a appelé à des assemblées générales et à des manifestations. Ils disent craindre que les universités, devenues autonomes, ne « pompent » dans le budget des IUT pour financer d'autres secteurs, d'autant plus volontiers qu'aujourd'hui les IUT sont effectivement moins mal lotis que les universités. D'après le journal Le Monde, un étudiant en IUT aurait bénéficié en 2006 de 9 150 euros et un étudiant en faculté de seulement 7 710 euros. Ceci s'explique entre autres par le fait que les IUT disposent des moyens de la taxe d'apprentissage, un impôt sur la formation que les patrons versent à l'établissement de leur choix, et bien souvent à des IUT dont ils apprécient que la formation soit plus directement inspirée par leurs besoins immédiats que celle des filières plus généralistes.

Les directeurs d'IUT craignent aussi très prosaïquement de ne plus être les vrais gestionnaires de leurs établissements et de devoir rendre des comptes à des directeurs d'université. Le fait que le Medef ait apporté un soutien appuyé à la contestation des directeurs d'IUT est d'ailleurs significatif des ambiguïtés actuelles de ce mouvement.

Aujourd'hui une quarantaine d'IUT sur un total de 116 sont touchés par des appels à la mobilisation. Même si les directeurs des IUT n'entendent défendre que leurs intérêts particuliers, les étudiants des IUT comme ceux des universités ont toutes les raisons de refuser cette réforme des universités taillée sur mesure pour le patronat, dont les universités ne seront pas du tout « autonomes ».

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