Chômage partiel : Flexibilité et pertes de salaire11/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2106.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage partiel : Flexibilité et pertes de salaire

En ce mois de décembre, des dizaines de milliers de travailleurs en chômage partiel imposé subissent des amputations de salaire de plusieurs centaines d'euros.

Dans bien des entreprises, ces salariés ne perçoivent, pour les heures non travaillées, qu'une allocation de 50 % de leur rémunération brute, soit environ 65 % du salaire net. Cette indemnité de chômage partiel, versée par leur patron et l'État, est calculée sur la base des 35 heures hebdomadaires officielles. Dans les entreprises où l'horaire est supérieur, les heures au-delà des 35 heures ne sont pas prises en compte, de même que les éventuelles primes, d'où une perte accrue pour le travailleur mis en chômage partiel. De plus, les salariés doivent déduire de l'allocation 6,2 % de cotisations pour la CSG et 0,5 % pour la CRDS.

Quant aux patrons responsables de ce chômage, ils touchent une aide publique de l'État d'un montant de 2,44 euros de l'heure pour les entreprises de moins de 250 salariés et de 2,13 euros pour celles de plus de 250 salariés !

Dans de nombreuses grandes entreprises, les journées et les semaines chômées ont d'abord été prises sur les jours de congés payés, les RTT ou sur des journées de repos au titre de 2009, qui ne sont même pas encore acquises. Mais, comme le souligne la CGT métallurgie, « les employeurs ont usé et abusé des fermetures pour congés, tant et si bien qu'ils ont épuisé les droits de l'ensemble de leurs salariés ». En conséquence, de plus en plus de travailleurs se retrouvent au chômage partiel avec seulement 50 % de leur salaire brut, même si pour certains, dans des branches professionnelles comme la chimie, les indemnités peuvent être de 80 % du salaire net, ou pour les smicards officiellement de 100 %.

Maintenant, Sarkozy propose que le contingent maximum autorisé de chômage partiel, par salarié, passe de 600 à 800, voire 1 000 heures par an. Et bien sûr Parisot, la présidente du Medef, est entièrement d'accord... à condition que l'État augmente sa contribution à l'allocation de chômage partiel !

Dans les faits, le patronat installe la flexibilité annuelle en fonction de ses besoins, alternant les semaines de chômage sans salaire et les semaines de production effrénée. Et il trouve pour l'aider un gouvernement complaisant.

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