Augmentation du péage des autoroutes : Un culot en béton11/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2106.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Augmentation du péage des autoroutes : Un culot en béton

À peine annoncée la décision du gouvernement d'augmenter sensiblement la redevance des sociétés d'autoroutes, les Sociétés d'autoroute du nord et est de la France (Sanef) et de Paris Normandie (SAPN) ont décidé d'augmenter les péages de respectivement 3,3 et 4,3 % dès le 1er décembre.

L'augmentation de la redevance que paient les sociétés d'autoroutes à l'État passera certes de 170 millions d'euros en 2007 à 475 millions en 2008, et à 500 millions d'euros en 2010. Il s'agit en réalité d'une bien maigre compensation au regard de ce que leur avait apporté la privatisation du réseau autoroutier en 2005, privant l'État d'une grande partie des recettes des sociétés d'autoroutes.

Cela n'a pas empêché le PDG de Cofiroute, contrôlé entre autres par Vinci, de trouver inconcevable que l'État change « brutalement aussi violemment la fiscalité ». Pourtant, il n'y a pas de quoi mettre sur la paille ces sociétés d'autoroutes, puisque la hausse de la redevance représentera grosso modo 5 % du chiffre d'affaires annuel de ces sociétés.

Les sociétés concessionnaires ont déclaré que « les actionnaires ont acheté sur la base d'un autre modèle économique, il y a tromperie sur l'objet vendu » et qu'elles avaient l'intention d'attaquer ce décret. Ce qui ne les empêche pas d'augmenter sans délai leurs tarifs, répercutant sur les usagers la hausse que leur demande l'État.

Elles ont même prévenu que si, malgré tout, le décret était adopté, il leur faudrait « augmenter les péages de plus de 1 % par an pendant cinq ans, et ce en plus des hausses déjà prévues ».

Les sociétés d'autoroutes sont contrôlées par des groupes florissants et ont bénéficié d'infrastructures en grande partie financées par l'argent des contribuables. Après que le gouvernement leur a permis de récupérer la dîme que leur procurent les usagers, ils exigent de l'État que la rente ne diminue pas. Ils ont tous les culots, d'autant qu'en tapant sur la table, ils ont l'habitude de voir le gouvernement s'exécuter.

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