SNCF : Tous divisés ou tous ensemble ?19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Tous divisés ou tous ensemble ?

Depuis des mois, la direction de la SNCF est engagée dans une réorganisation de l'entreprise visant à améliorer sa " rentabilité ". Dans ce cadre et entre autres mesures, elle voudrait modifier la réglementation du travail des agents de conduite sous prétexte de concurrence avec les nouvelles sociétés ferroviaires. Celles-ci peuvent désormais faire circuler des trains de marchandises sur l'ensemble du réseau ferré et dès 2010, l'ensemble du trafic voyageurs sera concerné.

Du coup, sous prétexte de mise à niveau en prévision de cette concurrence généralisée, la SNCF s'attaque aux conditions de travail de tous les salariés, dans tous les domaines et dans tous les secteurs : emplois supprimés, congés refusés, chasse aux temps de pause, course à la rentabilité, salaires bloqués, etc. Tous les métiers de la SNCF et tous les travailleurs, qu'ils soient agents de conduite, ouvriers dans les ateliers ou sur les voies, employés dans les gares ou dans les bureaux, etc., sont touchés. Dans cette situation, face à une direction à l'offensive sur tous les fronts, on aurait pu s'attendre à une riposte forte et pourquoi pas unie des syndicats. Ce ne fut pas le cas. Les dépôts de préavis de grève séparés et surtout à des jours différents, concernant pourtant le même problème, celui de l'allongement de la journée de travail des agents de conduite, ont laissé non seulement les agents de conduite perplexes, mais également la majorité des cheminots.

Ainsi, la FGAAC (le syndicat autonome des agents de conduite) et la CFDT avaient déposé un préavis de grève prenant effet mardi 18 novembre à 20 heures tandis que CGT, SUD, FO et CGC annonçaient " la décision d'appeler les agents de la filière traction à une action de grève reconductible à partir du 23 novembre 2008 à 20 heures ".

Pour sa part, la FGAAC a considéré qu'il y avait une " avancée des négociations avec la direction " dans la journée du lundi 17 et a donc décidé de repousser le préavis... non au dimanche 23 (avec les autres), mais au samedi 22 novembre.

Le projet général de la SNCF est loin de ne concerner que les agents de conduite. Et il est évident que si la direction réussit son coup contre les agents de conduite, ce sera la porte ouverte à d'autres déréglementations, à l'allongement des journées de travail pour tous les autres salariés de l'entreprise, à de nouvelles suppressions de postes avec ce que cela implique de baisse pour l'entretien du matériel, pour le service aux voyageurs, etc. Et le seul moyen de s'opposer à cette perspective, c'est de faire front uni face à une direction déterminée.

L'expérience de la grève victorieuse de 1995 est encore là pour rappeler que les cheminots ont réussi à faire remballer ses projets à la direction lorsque leur grève était massive et mobilisait tous les secteurs, tous les métiers. Aussi, ce qui devrait être de nouveau à l'ordre du jour, c'est la préparation d'un mouvement " tous ensemble " contre la politique de la direction SNCF.

Partager