La banque Citigroup supprime 53 000 emplois19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La banque Citigroup supprime 53 000 emplois

" Très affaiblie par la crise financière ", selon la presse, la banque américaine Citigroup a annoncé 53 000 licenciements dans les mois à venir. Une telle vague de licenciements n'avait pas eu lieu depuis les 60 000 licenciements du groupe IBM en 1993.

À son sommet fin 2007, le groupe comptait 375 000 salariés. Ces licenciements supprimeraient donc un emploi sur sept dans cette banque. La moitié de ces licenciements seraient obtenus en se séparant de certaines filiales comme la Citi Global Services et sa branche allemande de services bancaires, ce qui supprimerait 18 000 emplois. Le reste se répartirait dans le monde entier.

Pour justifier cette décision brutale, le groupe évoque des pertes financières subies pendant quatre trimestres successifs, notamment 2,8 milliards de dollars au troisième trimestre. En conséquence de quoi, le titre Citigroup a perdu 24 % de sa valeur boursière la semaine dernière, et 70 % depuis le début de l'année.

Si on s'en tenait là, les choses seraient simples : la banque a joué, elle a perdu et maintenant elle veut faire des économies. Il se trouve cependant que le plan de sauvetage des banques américaines, le plan Paulson, venait de lui octroyer 25 milliards de dollars d'aides.

Cette subvention massive n'aura donc pas servi à préserver les emplois du groupe, mais peut-être simplement à lui permettre de poursuivre ses activités spéculatives.

Que, malgré un tel pactole, plus de 50 000 emplois puissent ainsi passer à la trappe indique assez clairement à qui le grand patronat et l'État entendent faire payer la facture de la crise actuelle : aux salariés du groupe et à la population, tandis que les banquiers spéculateurs, eux, sont tirés d'affaire.

Tout au plus, pour ce qu'ils pourraient perdre dans cette crise, les dirigeants de Citigroup évoquent mollement l'idée qu'ils pourraient, peut-être, ne pas se verser de prime de fin d'année (un " bonus " généralement très conséquent), mais ils n'ont encore rien décidé...

À leur manière, les banquiers peuvent reprendre le slogan de campagne d'Obama : " Oui, c'est possible " !

Partager